mercredi 31 décembre 2008

Eglise / Etat, à l'italienne, suite

Voici un autre exemple de la relative décontraction des relations entre l'Eglise et les Pouvoirs Publics italiens:

Il y a quelques années, mes parents étaient venus à Rome, nous avions logé au couvent de la Trinité des Monts (vous savez... en haut de la place d'Espagne). Une religieuse du Sacré Coeur, d'origine en partie italienne par ses ascendances Barberini ( princes romains, un grand pape au XVIIème siècle: Urbain VIII) doit prendre le train à Termini: fort naturellement, papa se propose de l'y conduire.
Tous 2 montent donc dans la voiture immatriculée 06, et filent: papa tombe sur un sens interdit (à Rome, il y en a plus que d'églises); mère Lefebvre lui dit avec l'autorité que nous lui connaissions: "Allez-y!" Il prend donc la rue à contre-sens... Ils parviennent à la gare: impossible de se garer pour laisser descendre la soeur, et l'accompagner au train. 
Voilà qu'elle avise un policier, en faction au pied d'un énorme panneau 'stationnement interdit'. Elle dit à papa: "Mettez-vous là!". Papa obtempère, Mère Lefebvre descend de voiture, et d'un sourire inaccessible dit au planton: "Vous garderez la voiture de Monsieur" (Mère Lefebvre portait habit, voile et grande croix d'argent). Il accepte avec déférence.
Papa l'accompagne donc paisiblement au train, et à son retour retrouve sa voiture, et un policier fort aimable (je n'ai jamais su s'il lui avait tenu la portière...). Ainsi vont les choses ici...

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