De temps en temps, les catholiques se rappellent le martyre des moines cisterciens de Tibhirine, en Algérie: ils ont été égorgés par des malfrats, peut-être au nom d’un certain islam. Je partage leur peine, leur admiration, et souhaite que cette présence =et ce sanglant départ = portent un jour leurs fruits : rapprochement des croyants des pays d’Algérie et de France, voire … conversion de quelques Algériens. Et progrès de la paix et de la tolérance dans cette malheureuse Algérie.
Mais une chose m’étonne : comment, après tant de réflexions sur notre échec à coloniser l’Algérie, peut-on encore aujourd’hui = après les accords d’Evian, après Vatican II, après mai 68 = parler de cette tentative de témoignage , sans essayer de donner la parole à ceux qui étaient censés en bénéficier ? Comment ignorer l’effet qu’elle a pu produire = ou ne pas produire = en terre d’islam ?
Car les articles qu’on lit ici ou là, se bornent à présenter le point de vue des moines, de leur famille religieuse, de leurs amis … et tout se passe comme si les indigènes n’existaient pas. On est encore inconsciemment dans une situation d’Européens dominants, genre Alger entre les 2 guerres mondiales: qu’importe l’avis de ces « gentils Arabes », qui ne s’expriment du reste pas dans nos catégories ? Je n’ai quasiment jamais lu d’analyse sérieuse du point de vue bénéficiaire, je veux dire : du point de vue des Algériens. Certes, il y a eu qqes entretiens ici ou là… mais rien d’envergure. De l’anecdote…
Est-on dès lors sûr qu’une reprise de vie monastique à Tibhirine prendra mieux racine ? Sera plus utile ?
1 commentaire:
Mais pourquoi vouloir convertir les algériens ? Et en allant plus loin : pourquoi convertir ?
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