mardi 27 avril 2010

Au XVIIIème siècle, un corsaire français

Au XVIIIème siècle, un corsaire français se bat contre un corsaire
d'une nation étrangère* ; il parvient à lui prendre son butin, et le
corsaire étranger lui lance:
"Vous, Français, vous battez pour de l'argent; nous, ..., nous battons
pour l'honneur".
Réponse du marin, qui ne manquait décidément pas d'esprit:
" Eh oui, que voulez vous, on se bat pour ce qui manque le plus
cruellement!"


* mes fonctions dans un organisme international m'interdisent
de mettre en cause quelque pays.

samedi 24 avril 2010

Vie quotidienne à Rome... un chien dans un bus

Ainsi donc Louis prenait récemment le bus à Rome, un beau matin près de villa Borghese; en même temps que lui, monte avec flegme et assurance un superbe Labrador noir, qui se cale aussitôt sous un double siège. De ses pattes, il se bloque et personne ne peut le déloger, pas même le courageux chauffeur du bus: on tire une patte, on pousse par un côté, les passagers font chorus... le gentil Labrador a décidé de traverser Rome sans payer. Il ne bouge pas plus que le lion britannique.
Quand ça les arrange, les chauffeurs de bus de la Ville savent appliquer le règlement avec une rigueur nordique: celui-ci déclare donc qu'il ne partira pas tant que la " bestia" sera à bord, seuls les petits chiens en panier, ou les accompagnateurs d'aveugles ayant accès aux bus romains. La femme de ménage philippine qui travaille chez les princes Doria Pamphilji, l'employé de bureau de la Présidence du Conseil, les touristes américains, la religieuse franciscaine missionnaire de Marie, Louis... sont inquiets. Un silence funèbre règne dans le bus obscurci.
Soudain une voix s'élève: l'employé de bureau sort son casse croûte, et en extirpe une tranche de mortadela. L'espoir renaît: attiré par l'odeur, le Labrador quitte son trou, et ... sans en avoir l'air, descend du bus, derrière l'appétissante mortadela. Loyal, l'employé de bureau la lui donne, et remonte précipitamment dans le bus. Les passagers applaudissent, la journée peut commencer. Hélas: la chauffeur a été trop lent (au volant il est nettement plus nerveux), et avant qu'il ne referme les portes, le chien a eu le temps de remonter, et ... de se recaler sous son siège préféré; le désarroi est total, le chauffeur est d'autant plus inflexible qu'il est humilié publiquement. Les secondes passent... l'atmosphère devient oppressante (Le Prince aura-t-il son café bien chaud?)
Et voilà que l'employé de bureau sort une DEUXIÈME TRANCHE DE MORTADELA. La manoeuvre recommence, le chien ne résiste pas à la tentation: il sort, mais... ne peut remonter, car cette fois seule une demi-porte est ouverte, et elle claque dès le passager remonté. L'animal reste au sol, le bus part en trombe, et l'employé de bureau est acclamé.
Question: le chien n'en était visiblement pas à sa première tentative; comment les autres chauffeurs ont-ils réagi ?

vendredi 23 avril 2010

Quand j' étais jeune,

Quand j'étais jeune, je faisais des grimaces devant la glace; maintenant, c'est elle qui me fait des grimaces.

lundi 19 avril 2010

A Rome, les miracles existent encore

Alors que les cieux sont fermés aux avions, et imperceptiblement nappés de cendres siliceuses, les Français de passage à Rome sont bloqués.
Ainsi Louis, dont je reparlerai prochainement, n'a pu rentrer à Paris à la fin de sa mission, et est venu dormir quelques heures ici, avant de prendre à l'aube un train hasardeux pour Vintimille (à près de 1200km de Paris par voie ferrée...)
Dans le même temps un groupe parisien se morfondait entre la place Navone et la gare Termini: son séjour achevé, les soeurs chez qui logeaient ces 50 personnes les avaient gentiment reconduites vers la sortie, pendant que le vol était tout aussi gentiment annulé. Où dormir la nuit suivante, en attendant de trouver un vol, 50 places dans le train de Rome à Paris, ou une ligne de bus régulière ? ? Malgré les pouvoirs qu'on me prête, je ne pouvais rien faire, certainement pas multiplier les chambres ou les couchettes en wagon lit.
Sainte Rita veillait: ces pélerins ont croisé dans la journée un groupe de scouts qui venaient d'arriver en car de l'Ile de France; en parlant de pluie et de beau temps, de joie et d'inquiétudes, les pélerins en carafe comprennent que le bus des scouts rentre immédiatement à vide: vous avez deviné: ils ont saisi l'occasion et sont rentrés en pullman, au milieu d'un chaos inénarrable.
Moi, j'appelle cela un miracle.

lundi 12 avril 2010

Les hirondelles ne sont pas seules à revenir....

Il y a 8 jours, en détachant mon vélo, j'entendais dans le ciel des petits cris qui ne laissaient aucun doute: les hirondelles sont revenues, et elles décrivaient de grandes orbes noires dans le soleil matinal.
Mais elles ne sont pas seules à revenir.
Peu après, à la terrasse des restaurants de la via del portico d'Ottavia, l'accordéoniste roumaine réapparaissait, jouant ses rythmes sauvages du fond des Carpates. Des airs rapides, presque martiaux, parfois menaçants. Elle chante par dessus des paroles mystérieuses, en parlant à moitié (les musiciens allemands parlent de Sprechgesang). On sent passer les Turcs et les Mongols, Attila et ... Dracula. Elle ne change pas de répertoire, je reconnais presque chaque note de l'été dernier. Ce n'est pas grave: la région a été conquise par Rome, Trajan exactement, et parle encore une langue proche de l 'Italien. Donc, l'accordéoniste est chez elle à Rome autant que les Britanniques, mais moins que les Juifs.
(Et moins que nous autres Provençaux, qui étions romains avant même la plaine du Pô ou la Lyonnaise. C'est en Arles qu'Auguste a connu l'exceptionnelle Livie).

dimanche 11 avril 2010

Corruption spontanée

Un ami me disait que sur 'Radio Tre' (Radio 3), une émission traitait du paiement des retraites en Italie: à quel âge légal, quelle indemnité...
La question est naturellement venue du nombre d'actifs cotisant par retraité: et là, un auditeur italien a appelé pour dire qu'il faudrait également considérer le nombre de gens honnêtes payant pour les gens corrompus... comme si la corruption allait de soi et devait être intégrée 'à dose raisonnable' dans la société...
Finalement, l'être humain s'habitue à tout!

dimanche 4 avril 2010

Les cloches des églises se sont tues du Jeudi Saint à la messe de Pâques

Les cloches des églises se sont tues du Jeudi Saint à la messe de Pâques, car selon la légende, elles sont venues à Rome se faire bénir par le pape Benoît XVI et se charger d'oeufs qu'elles déposent en ce moment même dans les jardins du monde catholique. Et elles sonneront leur retour au Gloria de la messe, si elles ne l'ont fait cette nuit.
De fait (aucun journaliste ne le sait) elles étaient hier réunies dans le Campo delle Campane, endroit tenu secret, et Benoît XVI les a bénies à 16h, les missionnant pour continuer d'appeler aux mariages, baptêmes, enterrements, et aux prières de l'angélus et de la messe. Le 11 novembre 1918 elles avaient même annoncé à tout le pays la fin de la guerre.
Le temps est doux: gageons que leur retour fut facile à travers les airs... et que leurs mélodies encourageront à l'amour, la paix, la joie si possible, et à la vertu.