samedi 24 avril 2010

Vie quotidienne à Rome... un chien dans un bus

Ainsi donc Louis prenait récemment le bus à Rome, un beau matin près de villa Borghese; en même temps que lui, monte avec flegme et assurance un superbe Labrador noir, qui se cale aussitôt sous un double siège. De ses pattes, il se bloque et personne ne peut le déloger, pas même le courageux chauffeur du bus: on tire une patte, on pousse par un côté, les passagers font chorus... le gentil Labrador a décidé de traverser Rome sans payer. Il ne bouge pas plus que le lion britannique.
Quand ça les arrange, les chauffeurs de bus de la Ville savent appliquer le règlement avec une rigueur nordique: celui-ci déclare donc qu'il ne partira pas tant que la " bestia" sera à bord, seuls les petits chiens en panier, ou les accompagnateurs d'aveugles ayant accès aux bus romains. La femme de ménage philippine qui travaille chez les princes Doria Pamphilji, l'employé de bureau de la Présidence du Conseil, les touristes américains, la religieuse franciscaine missionnaire de Marie, Louis... sont inquiets. Un silence funèbre règne dans le bus obscurci.
Soudain une voix s'élève: l'employé de bureau sort son casse croûte, et en extirpe une tranche de mortadela. L'espoir renaît: attiré par l'odeur, le Labrador quitte son trou, et ... sans en avoir l'air, descend du bus, derrière l'appétissante mortadela. Loyal, l'employé de bureau la lui donne, et remonte précipitamment dans le bus. Les passagers applaudissent, la journée peut commencer. Hélas: la chauffeur a été trop lent (au volant il est nettement plus nerveux), et avant qu'il ne referme les portes, le chien a eu le temps de remonter, et ... de se recaler sous son siège préféré; le désarroi est total, le chauffeur est d'autant plus inflexible qu'il est humilié publiquement. Les secondes passent... l'atmosphère devient oppressante (Le Prince aura-t-il son café bien chaud?)
Et voilà que l'employé de bureau sort une DEUXIÈME TRANCHE DE MORTADELA. La manoeuvre recommence, le chien ne résiste pas à la tentation: il sort, mais... ne peut remonter, car cette fois seule une demi-porte est ouverte, et elle claque dès le passager remonté. L'animal reste au sol, le bus part en trombe, et l'employé de bureau est acclamé.
Question: le chien n'en était visiblement pas à sa première tentative; comment les autres chauffeurs ont-ils réagi ?

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