dimanche 1 mars 2009

Chronique du temps qui enseigne...

Lorsque j'étais attaché agricole en Allemagne, j'avais remarqué que lors de mes rendez-vous professionnels il était préférable que j'aille vite au fait, que je ne me perde pas en "baratins d'approche", que j'épargne la patience de mon interlocuteur, et que je pose ma question ou communique mon information sans tarder: ex.: "La Commission propose une baisse du prix garanti du blé de 2 %, qu'en pensent actuellement les milieux gouvernementaux allemands?"

A cette époque là, j'avais passé des vacances en Corse avec des amis français, et dans nos relations avec les indigènes, c'était tout le contraire ; le plus sûr moyen de ne pas avoir de réponse, lorsque je demandais mon chemin, c'était de poser ma question d'emblée (tout de gault): "S'il vous plaît Madame, la route de Cargèse ?". Non , il fallait que je commence pas dire "eh bien nous venons du Continent, moi je suis de la Côte d'Azur; nous étions à  Ghisonnaccia, nous avons pique niqué près du Fium Orbo, et maintenant, mes amies veulent voir Cargèse ; c'est joli? Vous connaissez?"

A la FAO, c'est pareil; il y a des collègues avec qui il ne faut pas perdre de temps, et qui ne signent que des lettres courtes, "prussiennes" (ces collègues sont du monde sémantique nord américain ou anglo saxon). Et il y a ceux, innombrables , qui COMMUNIQUENT AVANT TOUT PAR LE CONTEXTE (et j'en fais partie), dont le courrier est plus long, plus multiforme... Il s'agit des Africains, du monde héritier de la Méditerranée ( peuples romans, Latino-américains compris, monde arabe, slaves et orthodoxes... bref de nombreuses occasions d'apprendre à se connaître, avant d'apprendre ce que l'autre veut dire.  
Cela rend évidemment le quotidien bien savoureux.  

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