samedi 28 juin 2008

A Rome, sur le parapet de ma fenêtre...


Cronaca italiana (11) : i prezzi, les prix

Les prix sont toujours amusants à comparer : ce matin, dans une supérette, coincée entre un arc romain et une église renaissante, je choisis un fromage Emmental; le suisse est à 14 €/kg, c'est normal, cette agriculture est en bonne part en montagne, et a vocation à entretenir la nature; le bavarois (à peine plus loin...) est à 7,99 €/kg: je veux bien croire qu'il est fabriqué dans toutes ces régions vertes, assez peu pentues, oú je passais mes vacances linguistiques. Donc, forte mécanisation.
Mais l'emmental français, me direz-vous ? Ah, le voilà : c'est une marque de distributeur, je penserais volontiers qu'il est fait dans une grande région laitière(Bretagne, Normandie, Basse Loire...) : eh bien , il est à 12 €/kg, et parait se vendre bien.
Conclusions :
1) les producteurs de lait français sont mieux payés que leurs confrères allemands
2) le marché commun agricole est une histoire pour les enfants petits, il n'y a pas "unicité de marché"
3) les familles françaises payent le lait plus cher que les allemandes (ça se sait, mais ça ne se dit pas); le surprise de mes amis de Bonn, dans les magasins du quartier à Paris, ne laissait pas de doute.

Pour consoler les familles françaises: le lait frais pasteurisé en Italie est hors de prix; toutefois, je dois honnêtement ajouter que l'Italie n'a pas de vocation laitière, sauf le Nord de la plaine du Pô... Alors que de nombreuses régions françaises...

jeudi 26 juin 2008

Faux amis en langue italienne...

Cette langue et la nôtre sont soeurs, et pourtant, on rencontre des différences sensibles à tous instants; voici encore quelques faux amis, pour vous distraire:
* un autista n'est pas une personne communiquant très peu... c'est un conducteur de bus (le non communiquant est "autistica")
* una fica n'est pas une figue, c'est un organe féminin: prudence toujours (après avoir mangé un fruit défendu que la Bible ne précise pas, Eve l'avait recouvert de feuilles de... figuier; on peut supposer que ce fruit était ... une figue [mais p ê ce fruit était il d'ordre symbolique ?])
* et voiture (mais chacun sait cela) se dit 'machine'= machina , mettez bien l'accent tonique sur le premier a, sinon on pourrait ne pas vous comprendre

D'une manière générale, d'ailleurs, les Italiens pardonneront plus volontiers vos fautes de grammaire, que vos fautes d'accent tonique. Mais celui-ci est un peu imprévisible, il faut le mémoriser.

dimanche 22 juin 2008

Changement climatique vu de Cannes

Un petit jogging dans la colline ce matin d'été, a permis de constater que le climat change bel et bien : dans les eucalyptus, on entend à présent des perruches se chamailler... Elles n'émigrent pas l'hiver, mais font comme les Anglais et les Russes du XIXème siècle: elles passent l'hiver à Cannes. Quand j'étais enfant, il n'y en avait pas.
Quant aux pêcheurs, ils capturent des poissons qui étaient plus rares autrefois, car les eaux étaient moins chaudes: tel le baracuda (dernièrement, il s'en vendait un de 1, 40 mètre de long, qui contenait un loup (bar)de 1kg, qu'il venait d'engloutir goulûment). Ou encore, les espadons demeurent plus longtemps dans nos eaux...

mercredi 18 juin 2008

Eh voila... ça devait arriver...

il y a 3 heures, je dinais avec des gens du même congrès que moi , à Bucarest : un jeune à ma table, me dit qu'il est "un peu orthodoxe"; fort bien.
Je lui fiche la paix,
quand il nous entend, mon voisin et moi, parler de Noël. Mon voisin soutient que les orthodoxes roumains fêtent Noël selon un autre calendrier que nous.(Calendrier établi par Jules César, SVP, sur les conseils d'un astronome alexandrin)
Michaïl répond: "pas du tout, nous fêtons Noël comme vous, le 31 décembre".
Nous avons regardé notre assiette, et changé de sujet.
J'espère que Michaïl sait au moins que l'eau bouillie contient moins de microbes que l'eau crue de nos ruisseaux... Ou que, pour faire une omelette, il faut casser des oeufs (comprenne qui peut)
Salut au lecteur

lundi 16 juin 2008

La mondialisation n'a pas que des inconvénients...

J'étais à Londres ce week end, et me suis senti assez peu dépaysé. Voyez donc:
** à la gare, les horaires des trains étaient marqués "à la continentale", c'est à dire que les Anglais écrivent désormais 17.15 et non pas 5.15 pm
** sur la route, les poids maximum autorisés sont signalés en tonnes métriques (mais les vitesses sont encore en miles/h, gageons que ça n'est plus que du provisoire)
** le pain est délicieux

Bref : quand on mondialise "à la française" je suis d'accord

mardi 10 juin 2008

L'Italie importe ses légumes... de ...

France.
J'en suis renversé:
ce matin, je rejoins pépère l'arrêt du bus , et passe devant le célèbre restaurant "Gigetto"; il prépare des artichauts alla romana délicieux: gros, onctueux, sans foin... Et chacun se réjouit que l'Italie ait acclimaté la première en Europe occidentale, à la Renaissance, cet étrange légume.
Las ! Les cageots vus de plus près indiquent : "Prince de Bretagne". Les Bretons sont donc toujours bien compétitifs...
En revanche, mon excellent boucher n'a que du boeuf d'Europe du Nord, rien de français...

mercredi 4 juin 2008

100 jours à Rome

Cette Ville traverse une crise profonde, c’est un collègue italien, Luca, qui me le faisait comprendre.
En effet, elle avait touvé un équilibre bonhomme, à l’ombre de la tiare, des ses fastes, de sa bonté, et des promesses du Bonheur Éternel. Elle s’accommodait de l’Histoire encombrante que lui rappellent ses prestigieuses ruines millénaires, et faisait même semblant d’en être la digne héritère. Elle avait digéré les horreurs de la Réforme protestante, assimilé les joies de la sérénité retrouvée (baroque catholique), laissé repartir les armées de la Révolution et de l’Empire, fait « le gros dos » devant la monarchie savoyarde (une république couronnée), et le Duce.
On vivait il y a quelques années encore à Rome « comme dans un roman de Marcel Pagnol » (lire : « tempo di Roma » d’Alexis Curver); j’ai rappelé ailleurs dans ce blog, que les paysans des Abruzzes descendaient avec leurs cageots de légumes et leur tortues, et les vendaient au coin des rues, il n’y a pas si longtemps. Les Romains avaient touvé un compromis (una combinazione, un arrangement) entre les obligations modernes et l’ardente obligation de vivre avec nonchalance : « tout finissait par s’arranger ».

Malheureusement, le charme est rompu. La mondialisation balaye tout, internet est au coin de chaque rue du Champ de Mars (il y a un cybercafé à 200m du lieu où Jules César fut assassiné). Il faut s’accrocher à l’€, être rentable, efficace, respecter les Lois… Tout cela devrait paraître simple – que dis-je : naturel - aux descendants des soldats du même César, aux héritiers de ces Juristes inventeurs du Droit Romain, aux bâtisseurs du pont du Gard, aux administrateurs de la Grèce et de la riche Phénicie.
Eh bien, non. C’est un cauchemar ; certes les Romains éditent des lois, des règlements, des décrets… ils organisent une police municipale, une police d’Etat, des Carabiniers, une Garde des Finances… ils intègrent les puissantes mécaniques institutionnelles du Nord Glacé de l’Europe… mais ça prend mal, ça ne tourne pas rond, « il y a quelque chose qui cloche » , et c’est la complication sans fin – horreur : cela prend un tour byzantin !
Les Romains traversent une phase de transition difficile, ils accueillent même des immigrés nombreux et colorés. Ils ont perdu leur nonchalance, mais ils restent résignés, comme au temps où les troupes de Charles Quint et du Conétable de Bourbon saccageaient Rome, comme au temps où le Pape n’était pas seul dans son lit, comme au temps où Napoléon 1er leur avait donné son fils pour roi.
Bref, une fois encore, Rome vit à l’union du monde contemporain : Rome exprime magnifiquement (pathétiquement serait exagéré, car il reste ici l’ironie) le changement de société. Comme à la fin du XVIè siècle, l’Eglise apportera-t-elle une réponse à la Ville et aux hommes de ce temps ? Ce temps de tension débouchera-t-il sur des véritables solutions de Vie, sera-t-il suivi d’un autre baroque pétillant , sûr, épanoui, promettant la durée, légitimant à nouveau un farniente repensé ?

lundi 2 juin 2008

le quartier d'Octavie vue d'avion aujourd'hui


A: j'habite là
B: Théâtre de Marcellus, on reconnait sa forme arrondie
C : synagogue
D: arrêt de bus stratégique
E: arrêt de tram stratégique, en venant de Fiumicino
F: (vous l'avez reconnue) via Sta Maria del Pianto: coiffeur (on dit ici: perruquier, parucchiere), boucher... et gens du quartier, le soir, sur leur pliant en train de tchatcher (les femmes sont encore en noir, SVP)