lundi 31 décembre 2007

La vie publique du Président de la République commence à mon avis

dès que finit sa vie privée : c'est à dire dès qu'il quitte son appartement privé. Au delà, il représente la France, et TOUS les Français, ainsi que leurs valeurs, leurs espoirs, leur Histoire, ET IL DOIT REPONDRE AUX ATTENTES QUE NOS PARTENAIRES PLACENT DANS LA FRANCE.
Je pense donc que M. Sarkozy doit se comporter avec retenue et mesure, quels que soient ses choix de vie; il ne s'appartient plus tout à fait, il est l'élu du pays.
Certes, les options des citoyens français sont aussi nombreuses que les variétés de fromages : il convient dès lors de s'en tenir à l'expérience des prédécesseurs, à la discrétion, au respect du pluralisme. Il convient de privilégier ce qui est porteur d'avenir, de sens, d'espoir.

vendredi 28 décembre 2007

Et pour 2008, je souhaite à mes amis lecteurs


une année aussi jolie, confiante en l'avenir, apaisée , que ... cette Pauline Bonaparte, épouse Borghèse, sculptée en 1805 par Canova.

jeudi 20 décembre 2007

Aux amis lecteurs, Jean Gault dédie

cette famille peinte par Emil Nolde, qui pourrait fort bien être la famille de Noël , si Jésus naissait aujourd'hui : joyeuses fêtes !
Bonne année 2008

mardi 11 décembre 2007

Un oiseau artistique se pose

Un oiseau artistique se pose sur la terrasse de la FAO à Rome (au fond, le dôme de Michel-Ange); et si moi également ... ?

lundi 10 décembre 2007

Depuis que j'utilise les compagnies aériennes charter

Depuis que je recours aux compagnies aériennes charter, je constate que la ponctualité est possible, et que les passagers peuvent être pris au sérieux. Certes, l'hôtesse ne me sert pas toujours un café, ou des gâteaux, mais en revanche, je suis traité de telle manière que je ne suis plus anxieux.
Prendre l'avion deviendrait-il aussi détendant que prendre le train ?

dimanche 18 novembre 2007

Municipales 2008, dans le VIIè

Le maire du VIIè arrondissement est tout à fait à son affaire, de plus je le vois à la messe du dimanche, cela me plaît. Il fait du bon travail, et tacle bien M. Delanoë (dont j'apprécie cependant la politique écologique, voir plus bas).
Or j'apprends que l'UMP veut présenter quelqu'un d'autre que lui, comme candidat de la droite aux municipales prochaines; je m'avoue surpris, car je suis adhérent de l'UMP et je n'ai pas été consulté. Dommage pour l'argent de ma cotisation...
Quelles que soient les qualités de la candidate potentielle, ou du candidat , je ne suis pas sûr de voter pour lui; j'aimerais mieux garder M. Dumont. Une mairie, ce n'est pas comme un bénéfice ecclésiastique, que le Roi attribuait à qui bon lui semble. Une mairie, c'est un service aux citoyens. Si les citoyens sont satisfaits, laissons-les voter. Laissons leur le choix!

lundi 12 novembre 2007

Avoir de l'empathie pour les gens permet

peut être de les aider (autrefois, on appelait cela de la compassion); mais j'avoue aussi que cela permet de connaître des gens et des situations incroyables, et que c'est très intéressant. Bien sûr, cela peut causer des souffrances (mais aussi des joies)... en attendant, on ne s'ennuye pas ! ON VIT

jeudi 8 novembre 2007

Mathématicien, optimiste , généreux

C'est en ces termes que je décrivais récemment à Rome un peintre du XVIIème siècle, célèbre pour ses trompes l'oeil : le Père Pozzo. Il est mondialement connu pour le plafond de l'église St Ignace.
Entendant cela, un jeune qui m'écoutait lance la répartie : "Comme vous".
Evidemment, ça m'a fait plaisir....

mardi 23 octobre 2007

brassée de soleil en janvier sur la Côte d'Azur

et parfum subtil, entêtant, riche, ... incomparable

jeudi 18 octobre 2007

lundi 15 octobre 2007

Et si je votais Delanoë ?

Le travail qu’a fait Bertrand Delanoë à Paris est à mon sens remarquable ; il est vrai que n’ayant pas de voiture, je ne saurais me plaindre des persécutions qu’il inflige aux automobilistes ! Le jogging en voie sur berge, le dimanche matin, est un vrai bonheur. Les couloirs pour cyclistes, que j’emprunte avec mon scooter aussi peu que possible (ainsi que les couloirs de bus), sont bienvenus ; Vélib est une bonne chose. La ville est presque propre.
Je n’aime pas l’orientation politique de M . Delanoë, moins encore ses choix en matière de politique familiale. Mais si le candidat de la droite n’est pas assez talentueux, assez vert, je voterai Delanoë ; après tout, le décloisonnement que pratique le pouvoir actuel, en recourant à des hommes politiques « de l’autre bord » (j’en suis heureux), peut jouer dans les 2 sens ! Un électeur ‘normal’ de droite peut ‘un petit peu’ voter à gauche, non ? Si cela peut comme à Vienne (Autriche) aboutir à l’interdiction des voitures dans le centre historique, ou comme à Rome, à leur drastique réduction, tant mieux.

Il faudra également renforcer la politique des déchets, et introduire un peu de politique municipale énergétique.

jeudi 11 octobre 2007

Peut-on réformer l'Administration française ? Un point de vue...

Le Président de la République souhaite réformer l’Administration française, pour relancer notre pays.
La situation me paraît ressembler à celle d’un chef d’orchestre, qui voudrait rehausser le niveau de la formation musicale qu’il dirige. Il change le nombre de violons, de trompettes ; il augmente les gages, il modifie les règlements, il améliore les statuts… On met une double épaisseur de molleton aux fauteuils, on améliore la protection sociale des musiciens (tout en diminuant leur nombre).
Mais au fond, le chef d'orchestre ne peut faire que les musiciens sachent leurs notes, qu’ils aiment leur musique, qu’ils veuillent jouer ensemble pour la joie des auditeurs.
Qui pourra faire que les hauts agents de l’Etat veuillent mieux servir l’Etat, le pays, l’intérêt public ? Qu’ils fassent passer = dans leur travail = le Bien Commun avant d'autres considérations? Quelle règle administrative peut "contraindre" les serviteurs de l'Etat, à ... servir vraiment l'Etat ?

mercredi 10 octobre 2007

et voici la terrasse de mon cabanon, à Callian

photo : J Chaboud
Plantes : oliviers, cyprès, cèdre, palmiers Chamaerops humilis, arbousier...

mardi 9 octobre 2007

mon avis sur les tricheurs d'EADS

Voici à peu près ce que je viens d’écrire à ma députée : le Parti communiste vient de demander qu’une enquête parlementaire soit ouverte à propos des malversations commises par les anciens dirigeants d’EADS. Une telle demande eût fait honneur à l’UMP, dont je suis adhérent.
En effet, les Forgeart et compagnie ont tout d’abord manqué à leur devoir d’état, et ont gravement négligé le destin de l’entreprise dont ils avaient brigué la conduite. Ils lui ont même causé du tort.
Ensuite, ils ont joué leur intérêt personnel de façon minable : ils ont vendu en mentant leurs actions dans leur entreprise.Enfin, ils ont tout nié, et se sont donné des airs de grande vertu.
Une telle enquête servirait de leçon aux crapouillots qui sont encore aux commandes. Il n’en manque pas, ni d’ambitieux qui se fichent bien des intérêts qui leur sont confiés.
Egalement, elle prouverait aux Citoyens, que leur pays est réellement sur la voie de son redressement, que l’intérêt public sera enfin géré « en bon père de famille ».
Enfin, elle montrerait que l’Egalité inscrite aux frontons de nos mairies est une réalité : et que les gens ordinaires sont passibles de la même Justice que les gros légumes qui leur sont désignés.

et voici Callian, vu de la maison familliale (qui n'est pas à vendre)


mercredi 3 octobre 2007

Un petit curieux me regarde passer dans la forêt malgache


Un PV surprenant (mauvais stationnement)

Fait divers stupéfiant : une collègue se gare au bord de la plage, en un endroit où le stationnement est totalement permis. L’avenue du front de mer est large, il y a encore de la place à cette heure matinale.Quand soudain sa sœur arrive et lui dit : « Un sabot est posé sur ta roue, tu ne peux plus partir, tu es en contravention ». Louise[1] retourne à sa voiture, et constate que c’est vrai. Bizarre : pas de panneau « interdiction de stationner », pas de marque sur la bordure du trottoir …
Elle s’avise que le policier n’est pas loin, elle discutte, mais il n’en démord pas : en fait, elle s’est garée sur un passage piétons (les « clous » d’autre fois). Mais il n’y était pas à 9h du matin !
Louise a de la chance : elle avise le peintre, en train de marquer un autre passage protégé plus loin. Il reconnaît tout : « oui, il a peint les bandes blanches ce matin, oui, il est passé un peu sous la voiture pour finir le travail jusqu’au trottoir. Non elles n’y étaient pas à 9 heures… ». La police entend cela, mais ne retire pas l’amende…

[1] son nom a été changé

lundi 17 septembre 2007

jeudi 13 septembre 2007

Pour rapprocher l'Europe des citoyens, pourquoi pas un timbre poste commun aux 27?

Dès que je suis à Vintimille, ou à Bruxelles, je ne peux plus utiliser les timbres poste à l'effigie de ma chère Marianne: il faut que j'aille à la poste (quand elle est ouverte, si je la trouve) ou dans certains tabacs, et achète un carnet de timbres locaux. Heureusement, je paye en €. C'est alors que je peux poster mes lettres aux amis / correspondants français ou allemands.
Fort bien.
Mais à l'heure où l'on fait Airbus, et où une Fiat se vend sans problème à Mont de Marsan, ou une plaquette de beurre danois passe toutes less frontières de l'UE, pourquoi nos postiers ne s'accorderaient-ils pas sur un timbre commun au courrier de moins de 20g, valable pour les 27 pays de l'UE ? Nos concitoyens verraient concrètement "l'Europe devant leur porte". On l'achèterait indifféremment à Berlin ou à Malte, et on pourrait poster ses cartes souvenir sans problème mesquins... de plus, rien n'empêcherait que ce timbre européen soit beau !

dimanche 9 septembre 2007

Comment va la maison "France" ?

Deux chiffres glanés ce week-end :
* selon le Haut Commissariat à l'Enseignement, sur 10 élèves qui sortent chaque année de l'école primaire française, 4 ne savent pas bien lire, ni écrire, ni compter (ils ont tout de même traîné 5 ans au moins en primaire...)
* selon le bulletin "messages " du secours catholique, plus de 1,27 million de familles françaises disposent de moins de 470 €/mois pour vivre, ce qui leur ouvre droit à une prestation minimale d'EDF.

Vous avez dit PROGRES ?

mercredi 5 septembre 2007

Faut-il que des moines retournent en Algérie, à Tibhirine ?

De temps en temps, les catholiques se rappellent le martyre des moines cisterciens de Tibhirine, en Algérie: ils ont été égorgés par des malfrats, peut-être au nom d’un certain islam. Je partage leur peine, leur admiration, et souhaite que cette présence =et ce sanglant départ = portent un jour leurs fruits : rapprochement des croyants des pays d’Algérie et de France, voire … conversion de quelques Algériens. Et progrès de la paix et de la tolérance dans cette malheureuse Algérie.

Mais une chose m’étonne : comment, après tant de réflexions sur notre échec à coloniser l’Algérie, peut-on encore aujourd’hui = après les accords d’Evian, après Vatican II, après mai 68 = parler de cette tentative de témoignage , sans essayer de donner la parole à ceux qui étaient censés en bénéficier ? Comment ignorer l’effet qu’elle a pu produire = ou ne pas produire = en terre d’islam ?
Car les articles qu’on lit ici ou là, se bornent à présenter le point de vue des moines, de leur famille religieuse, de leurs amis … et tout se passe comme si les indigènes n’existaient pas. On est encore inconsciemment dans une situation d’Européens dominants, genre Alger entre les 2 guerres mondiales: qu’importe l’avis de ces « gentils Arabes », qui ne s’expriment du reste pas dans nos catégories ? Je n’ai quasiment jamais lu d’analyse sérieuse du point de vue bénéficiaire, je veux dire : du point de vue des Algériens. Certes, il y a eu qqes entretiens ici ou là… mais rien d’envergure. De l’anecdote…
Est-on dès lors sûr qu’une reprise de vie monastique à Tibhirine prendra mieux racine ? Sera plus utile ?

lundi 3 septembre 2007

Crise boursière ?

La crise boursière qui se calme s’explique à mon avis par 2 raisons :
1) Les gestionnaires de porte-feuilles ont pris peur, parce qu’ils ne connaissaient pas l’ampleur exacte des dégats dans le secteur des sub-primes.
· 2) Leurs patrons étaient en vacances ou en stage de golf : ils n’ont pu les calmer ; chaque petit scribouillard a cru que passait une occasion inespérée de faire le malin !

Elle m’inspire en revanche le même mépris qu’elle inspirait à la « vieille race française », celle qui est en train de disparaître : les sommes qui sont parties en fumée représentent des années de travail d’agriculteurs, d’ébénistes, de chefs cuisiniers, des tonnes de livres (et de savoir), des milliers d’heures de théâtre ou de concerts symphoniques, ou de rock, des voitures, des chaussures Nike ou des vêtements de chez Zara…de nombreux ordinateurs portables…

Elle reprendra, si l’ampleur des dégâts est réellement inquiétante.

lundi 20 août 2007

L'enfer existe-t-il ?

1) L’enfer existe-t-il vraiment ?
Cette question peut se comprendre de façons très nombreuses, les plus simples étant les plus castratrices.
Pour ma part, je me réfèrerai à un fait divers, dont « Nice Matin » a rendu compte il y a 2 ou 3 ans , suivi (ô splendeur) de la presse parisienne : un riche vieux Monsieur passait la fin de sa vie à Monte Carle, soigné par une infirmière et aidé d’un chauffeur - homme à tout-faire. L’atmosphère n’était semble-t-il pas à la franche confiance puisqu’un jour où le feu s’était déclaré dans l’appartement où vivait ce microcosme, il a refusé de sortir de la salle de bains où il s’était réfugié. Il a préféré finir asphyxié (puis, sans doute, un peu rôti), plutôt que d’ouvrir à ses assistants qui – dit le journaliste – le suppliaient. Pauvre homme… quel chemin douloureux il a dû parcourir, à son insu, pour se méfier à ce point de son entourage ! Un procès s’en est suivi, que j’ai perdu de vue, car il y avait des histoires de succession en faveur des 2 cocos. Le feu n’aurait pas été tout à fait accidentel.

Eh bien voilà l’enfer : le vieux Monsieur s’était emmuré mentalement dans un système de relations déséquilibré, où la méfiance, =oui : la peur = , l’ignorance, ont eu raison de sa propre vie.

Autre comparaison : vous roulez en voiture, parmi d’autres voitures. Il fait chaud, vous avez soif, car l’eau vient à manquer dans vos bouteilles. Saurez-vous reconnaître les points d’eau, dans l’étrange pays que vous traversez ? Supposons que oui, que vous avez compris que l’eau est à demander au vieux fou qui mendie sous le tamaris. Les autres conducteurs auront-ils confiance en vos gestes, en l’eau que vous puisez à l’endroit improbable que vous a désigné le gueux ? prendront-ils la même eau ? ne préfèreront-ils pas = principe de précaution = attendre une borne conforme à leurs idées préconçues ?

Bref, nous sommes libres ; l’enfer, ce ne sont pas « les autres », comme écrivit J P Sartre, c’est plutôt une certaine façon de penser et de choisir, qui nous fait « passer à côté ».


2) Question 2 :
De quoi souffre-t-on en enfer ?
En fait, à mon avis, la plupart de gens qui « passent à côté » ne souffrent de rien : ils ne savent même pas qu’ils ont perdu. Ils ne savent pas qu'ils souffrent.C’est tout juste un peu ennuyeux, méfiant, voire glacial. Et pas beau. Les automobilistes ci-dessus continuent d’avoir soif, voilà tout.
Depuis l’enfer, on voit le paradis : mais on ne comprend rien à ce qu’on voit… On ne sait pas qu’on voit le Paradis. Bien plus, ce qu’on voit paraît louche, peut-être même absurde tant c’est naïf et gentillet.
Evidemment, le temps doit être long.Mais le temps n’est-il pas une vue de l’esprit humain ?
Bref, l’enfer , c’est la fadeur à la puissance 13, mélangée d’introversion, et de regards soupçonneux.
(Il y a sans doute d’autres définitions)

jeudi 16 août 2007

Vive l'immigration

Récemment, j’avais à recruter un(e) secrétaire intérimaire : en pleine pause estivale, les réponses ne se pressaient guère … L’ANPE a tout de même transmis plusieurs candidatures : nous sommes sur le point de recruter une jeune française, d’origine étrangère, pleine de tonus, de joie de vivre, et manifestement décidée à construire sa vie par elle-même. Il est clair qu’elle n’avait pas « une cuillère en argent dans la bouche » à sa naissance, et que les frustrations des (petits enfants) post-soixantehuitards ne sont pas son problème.
Dans ma vie déjà longue, j’ai croisé des bénévoles qui voulaient aider, certes, catholiques et français toujours, fils de bonnes familles, mais qui commençaient par demander quels étaient les horaires, et les jours de congé. Et ensuite, ils/elles trouvaient ce bénévolat bien fatiguant (pensez donc : guider à Rome des touristes ou des pélerins !) Ou bien des chômeurs, qui calculaient qu’ils ne gagneraient pas plus en travaillant , qu’en pointant. Donc, ils refusaient l’offre d’emploi avec fierté. Bref, tout un tas de personnes qui n’avaient pas envie « de mordre dans le gateau », sans doute parce qu’elles avaient déjà mangé beaucoup de brioche. Ou que la vie « n’était pas gentille avec elles ».
Conclusions : 1)un peu d’immigration peut donner du peps à nos schémas sociaux. (Et le tonus des Amériques tient en bonne part au puissant brassage social qui s’y déploie en permanence)
2) ce que j’écris ici, n’exclut pas qu’il existe encore de nombreux enfants de la Bretagne, de la Provence ou de la Lorraine, gagneurs, bosseurs, astucieux, pétillants et honnêtes. Ceux-là trouveront toujours. On trouve de super stagiaires, également.
3) Je ne justifie pas davantage la délinquance que peut véhiculer une immigration mal assumée : mais aussi bien, en France profonde, voit-on émerger de nouvelles formes de délinquance (vandalisme de monuments historiques) ou de déviance (rave parties)…

mercredi 15 août 2007

L'esclavage existe-t-il aux portes de l'Union Européenne ?

En cette mi-août, le Bulletin Quotidien (une feuille d’information à laquelle sont abonnés les Ministères français) publie l’info suivante :
« L’assemblée nationale de la République de Maurétanie vient de voter une loi punissant l’esclavage comme un crime ».

D’où mes 4 questions malicieuses :
1) Est-il possible que l’esclavage existe encore , au XXIè siècle ?
2) Avant cette loi, l'esclavage était-il toléré légalement ?
3) La France, ancienne puissance coloniale, a-t-elle par hasard des excuses à présenter ?
4) Qu’attendent les journaux parisiens, intelligents, et à l’avant garde de la Liberté, pour faire état de ce progrès des Droits de l’Homme ?

lundi 13 août 2007

De la luxure

Le dictionnaire ‘Petit Robert’ donne de la luxure la définition suivante : « péché de la chair ; recherche, pratique des plaisirs sexuels »… contr. Chasteté, pureté.
Et voici ce que je trouve dans le ‘Journal du Dimanche’, éd. 12 août 2007, p. 24 : L’écrivain Amanda Sthers accorde un entretien, selon la grille des entretiens précédemment accordés au journal par d’autres célébrités, c’est à dire selon la définition qu’elle donne aux sept péchés capitaux. [Soit dit en passant, je m’amuse à lire qu’une feuille aussi peu cléricale recoure à cette classification surannée de la théologie catholique médiévale. Cela sent l’obscurantisme !].
Et que répond la belle Amanda ? « Je ne suis pas puritaine, mais je suis choquée par le fait que plus rien ne choque. Il n’y a pratiquement plus de tabous. C’est une des causes de la haine de la société occidentale par le reste du monde. »
La preuve qu’il y a du vrai dans ce qu’elle dit se trouve p. 13 du même JDD : (rubrique économie) : « E-commerce : Sites coquins, vidéos et autres sex-toys constituent les poules aux œufs d’or du web ». Suivent des chiffres impressionnants de ventes, de téléchargement et de performances commerciales de sexavenue.com.

Commentaire :
1) je suis d’accord avec Mme Sthers, ayant pu en Egypte ou en Inde deviner le mépris que suscitent la permissivité occidentale, et le sort réservé légalement à nos enfants à naître. La réputation de la France n’est plus tout à fait liée au grand vent d’espoir de 1789, ni à l’idéal de Liberté … mais plutôt à la pratique libertine qui s’affiche sur nos écrans, ou … dans nos rues… Je sais bien que les mêmes gens qui nous méprisent, envient parfois aussi (hypocritement) notre appétit de jouissance ; mais ils seront capables tout autant (ou leur cousin dans la misère) de poser des bombes.
2) Al Qaïda en l’espèce sera comme l’hydre de Lerne : on pourra toujours couper ses têtes, elles resurgiront. Le terrorisme anti-occidental a de beaux jours devant lui, et nos dépenses d’armement aussi.
3) Je ne demande PAS le puritanisme à la télé, ni l’établissement d’une censure des moeurs : mais il conviendrait de se souvenir que ce qui passe sur nos programmes est parfaitement vu dans tout le Nord de l’Afrique, de même tout ce qui se trouve sur la toile francophone.

dimanche 12 août 2007

en promenade en Savoie avec des amis, au dessus du vide (via ferrata)


Très relax, n'est-ce pas?

Voici Rome vue depuis la Trinité des Monts


Le dôme de St Pierre du vatican est au fond, au centre; la visite de cette Ville réserve des joies inépuisables...

Un psaume de parfumeurs ?

Le ps. 132 (133) évoque la joie « pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ; on dirait un baume précieux, un parfum sur la tête, qui descend sur la barbe d’Aaron, sur le bord de son vêtement ». (Certaines traductions parlent d’une huile qui descend…) Jusqu’à présent , je trouvais cette image peu plaisante, voyant par la pensée des auréoles glauques sur de beaux habits… Mais voilà que j’ai fait à Grasse avec des amis une visite à thème : le parfum. Il y fut question de Patrick Süsskind, mais pas seulement. Et j’ai compris. Cette image est empruntée aux usages du Proche Orient antique. Car les Egyptiens attribuaient 3 fonctions au parfum : · le lien avec la divinité (ex. : encens) · la séduction de nos semblables (ex. : musc) · la lutte contre la maladie (ex. : camphre) Ils fixaient (déjà) les parfums sur des corps gras (cela se pratique encore aujourd’hui, c’est l’enfleurage ; et l’on sait aussi qu’une viande persillée [finement parsemée de graisse] est plus savoureuse qu’une viande maigre.) Ensuite, ils donnaient au corps gras une forme de petit cône ; et ils plaçaient le cône sur la tête, au sommet de la perruque : au cours du repas, ou de la fête, le cône fondait et en libérant ses matières odorantes, embaumait la personne et ses proches. Le psalmiste évoque donc une situation de joie, où le président de la fête répand autour de lui une ambiance odorante et apaisante. Il conduit l’assemblée vers Dieu (Aaron est grand-prêtre), il unifie son entourage, et peut-être même chasse-t-il les miasmes infectieux. Bref, pour réduire son déficit, la Sécu ne devrait-elle pas vendre des parfums ?

Sur le point de partir vers la Côte d’Azur


Sur le point de retourner au pays natal (”ah, ces imbéciles heureux qui sont nés quelque part…”), j'offre à mes lecteurs ce beau palmier, symbole du Vivant qui prospère près du bord des eaux, et qui porte du fruit, même si la chaleur est accablante.

Questions : que symbolisent ces eaux ? et de quelle chaleur s'agit-il ?


Faut-il être gentil ?

Devant 3 collègues, ma chèfe m’a qualifié de « gentil », je « vois tout en rose ». Cela m’agace, car « gentil » n’est pas loin de « bien gentil » , au sens où l’on dit aussi « trop bon, trop con ».
Je suis donc repassé un peu plus tard dans son bureau, alors qu’elle était seule, pour lui dire que je n’avais pas apprécié. Ma « gentillesse » n’est pas un effet d’une quelconque naïveté : bien au contraire, j’ai observé qu’en général , on obtient de meilleurs résultats avec la « gentillesse » qu’avec la « méchanceté ». Et là, elle a répondu « oui, oui ».

Je prolongerais ma réflexion sur ce blog, en observant que :

· l’Histoire enseigne que ce sont les Etats gentils qui gagnent (les démocraties) et les méchants qui perdent (les dictatures)

· les couples qui tiennent, ne sont pas ceux où les partenaires sont « méchants »

· les parents qui veulent réussir l’éducation de leurs enfants, ont avantage à éviter la violence, ou la simple dureté



Dans ce cas, pourquoi imaginer que les relations professionnelles seraient une exception ? pourquoi faudrait-il être fourbe, ou sectaire, ou prédateur ? Et si on l’est, pourquoi espérer que « ça marche mieux là qu’ailleurs » ? Dans le meilleur des cas, à tout le moins, c’est le Bien commun qui est lésé.



Bref, Beaumarchais a raison : « Va ! en ce monde, il faut être trop bon pour l’être assez ».

Bel exemple d’honnêteté…

Clémence ma nièce travaille dans le vieux port de Cannes : elle conduit les bateaux à leur point d'attache, et aide à l'amarrage. Souvent elle reçoit une gratification : que sont 100 € pour un roi du pétrole ?

Il y a quelques jours, on lui tend un billet jaune orangé, qu'elle empoche discrètement, pensant que ce sont 50 € : elle remercie, et rentre chez elle. Dépliant le billet, elle découvre =ô surprise= que ce sont 200€, qui en cachent 200 autres… total : 400€.

Pensant à une méprise, Clémence Gault est retournée au port, et a demandé au capitaine s'il ne s'était pas trompé, si elle ne devait pas lui rendre un billet… à quoi l'excellent homme a répondu qu'il n'y avait pas du tout erreur! et qu'elle devait tout garder. “Beati pauperes spiritu“

Comment définir l’intelligence humaine ?

L’intelligence, selon certains, peut s’évaluer selon 4 critères : humour, réalisme, sensibilité, imagination.

Pour ma part, j’ajouterais 3 autres facteurs d’analyse :

· mémoire

· volonté (et en corollaire, sens du travail [ce qui ne signifie pas nécessairement, travail abondant systématique])

· altruisme (y c. modestie, car j’ai rarement croisé des gens intelligents, qui faisaient les fanfarons ; réciproquement, quand je rencontre une personne au comportement modeste, je cherche à mieux la connaître : je ne suis jamais déçu)

Les lecteurs de ce blog peuvent apprécier leur intelligence selon ces 7 critères; si l'on s'évalue de 1 à 4 (4 étant la meilleure note), je me donne : (au diable les virgules) : 2+4+3+3+3+4+3=22/28. Qui dit mieux ?

Traité européen

Je confirme mon article précédent, et crains que le succès de Berlin ne soit pas bien compris par mes concitoyens…

PS: fôte d'ortografe : il faut lire “repaire de Diafoirus”

Le climat s’échauffe

Réchauffement climatique : pas la peine d’aller à Chamonix

pour le voir de ses yeux



Les glaciers reculent, dit-on, par suite du réchauffement général du climat. Cela est sans doute vrai, mais d’une part je n’ai jamais vu la mer de glace ; d’autre part, quand bien même je ferais le voyage de Chamonix, je ne verrais rien : il faudrait sans doute plusieurs années, pour que je constate un raccourcissement de la langue qui le termine.
Non, à Paris même, cela se voit. Il n’y a pas de glaciers, me direz-vous (à part Berthillon et ses confrères). Oui, mais les oliviers sont apparus.
Quand ils n’étaient qu’en pot, devant les restaurants, on pouvait se dire que leur arrivée ne prouvait rien : en hiver, le patron les met à l’abri.
Mais à présent, ils sont en pleine terre : j’en connais 3, rien que dans le VIIème arrondissement :

· le premier est devant la tour Eiffel, face à la Seine, depuis 5 ans au moins

· le second est rue Barbet de Jouy, chez mon employeur, le ministère de l’agriculture

· le 3ème vient d’être planté par la mairie, près de mon église, St Pierre du Gros Caillou.



Ces arbres prospèrent, ils sont du reste mal taillés, car leur ramure prospère dans tous les sens (à nouveau, la clarté de l’esprit français est démentie par jes jardiniers de la ville !!). L’hiver ne leur fait aucun mal… le climat est vraiment devenu trop doux.

Ah quand la production d'huile d'olives dans le VIIè arrondissement?
Ah, un 4ème pousse devant l’hôtel de ville, près de la statue d’Etienne Marcel. L’autre jour, ce n’était qu’un immense bouquet de minuscules fleurs blanches.

Pourquoi les Français avaient-ils voté NON au référendum sur la constitution européenne?

La nomenklatura parisienne affecte de ne pas avoir tout à fait compris pourquoi les Français ont voté ‘non’ au référendum sur la constitution européenne. A mon sens, il n’y a que 2 raisons, dont l’une est totalement inavouable par les courtisans intelligents et politiquement corrects.

· M. Dupont, Mme Michu ont voté non à M. Chirac. Ils se sont dit : « Ah bon, tu veux inscrire le succès de cette consultation à ton palmarès historique ? tu veux paraître grand devant la postérité ? (des gens snob comme moi diraient ici : « sub specie aeternitatis », devant le miroir de l’éternité) Eh bien, tu n’auras pas ma voix. Tu nous ennuies, nous te le disons. ».

· 2ème raison : la construction européenne leur paraît aussi fastidieuse qu’une feuille d’impôts. Majorité qualifiée ici, sièges au Parlement Européen là, Union monétaire pour quelques uns (tiens les Anglais sont contre…). J’avoue ici que même dans l’Administration française, on se perd parfois : telle décision sera-t-elle votée sur la base de l’article 492 ? sur le Traité ? est-ce une politique agricole ? Lorsqu’après que les Français eurent accepté le traité de Maestricht, et que les Danois l’eurent refusé, on a dit : « pas de problème, on introduit pour les Danois des clauses spéciales. » Et donc, ce que les Français avaient accepté, était changé. Persosnne n’a rien dit , mais à mon avis le traité de Maestricht n’est pas valable : on a trompé les Français (et quelques autres peuples) sur la marchandise. Bref, l’UE paraît à plusieurs (mais pas à moi) un pataquès d’arguties, un collège de chicaneurs, un repère de Diafoirus… Je répète : ceci n'est pas mon avis personnel. Et je l‘écris bien fort ici : l’UE est indispensable.
Nos journaux, nos responsables politiques doivent le dire ; mais il faut bâtir l'Europe simplement.

Une des propriétés de l’esprit français, n’est-elle pas la clarté ?

De l’autosuggestion…

Du temps où je lisais encore « Nice matin » (c’étaient les années 70), un fait divers m’avait marqué. Ces jours-ci, il revient avec insistance à ma mémoire…

M. Martin [1] travaillait dans une entreprise frigorifique ; alors qu’il inspectait une chambre froide, la porte est refermée par un collègue étourdi, qui s’en va. A l’époque, les contraintes de sécurité étaient encore vagues, et les enfants pouvaient aller au lycée en mobylette sans casque, et sans qu’on craigne aussitôt le pire. Le pauvre M. Martin n’a pas su sortir, car la porte ne s’ouvrait pas de l’intérieur. On l’a retrouvé mort de froid.

Oui, c'est affreux; mais le journal précisait : « la température ambiante était normale, car le refroidissement n’était pas en fonction. » M. Martin s’est convaincu qu’il avait froid, il en a contracté les symptomes, et a craqué.



Je souhaite que nos sociétés ne se fassent pas peur toutes seules, au point de se faire du tort, ou de porter préjudice à certains groupes humains, telles au Moyen Âge , les sorcières. Qui sont les sorcières aujourd’hui ? ont-elles toutes disparu ?

Brève réservée aux personnes superstitieuses

Avis (impertinent) de miracle :

Actuellement, je suis distrait, et vendredi, au moment de partir, je ne retrouvais plus la clé du scooter ; je m’y rends tout de même, et… la vois sur le contact, prête à lancer le démarrage.

Et personne n’avait volé le scooter, depuis la veille !

J’en conclus que :

* (uniquement pour les personnes sensibles aux affaires surnaturelles) : Dieu existe
* le quartier où j’étais vendredi (le Marais) est peut-être un peu déjanté, il n’en est pas moins honnête
* mon scooter ne vaut pas cher

(Credentibus omnia convertentur in Bono)

De l’amitié

« Nous aimons chez nos amis , ce qu’ils aiment en nous », aurait dit Sacha Guitry (à moins que ça ne soit Anouilh, ou Cocteau…).
Il y a du vrai là dedans, que je formulerais un peu différemment toutefois.
Un ami véritable nous aide à voir en nous (ou en lui), ce que nous voyons difficilement. C’est pour lui (pour elle) naturel, il le fait sans effort. Il nous aide éventuellement à nous avouer à nous même, ce que nous évitons, ou ne faisons que sentir confusément. Il dit ce que nous ne savons pas penser, mais il le dit avec nos propres mots … il nous rappelle ce que nous annoncions il y a 20 ans, qui avait sonné vrai dans son cœur (alors que nous l’avons oublié depuis longtemps).

Un ami aime des qualités que nous ne voyons pas, ou que nous minorons, parce que précisément, on peine à se voir tel qu’on est. (Et seuls les miroirs nous font voir notre main droite, du côté où se trouve la main gauche de nos interlocuteurs : donc même un miroir nous renvoie une mauvaise image !). Il saura pointer nos défauts, avec un peu de la complaisance que nous mettons à les pointer nous même, si nous voulons tant soit peu nous examiner. Mais puisque ces défauts le gênent à peine plus qu’ils ne nous gênent nous-mêmes, il le fera avec mesure.

Un ami, par sa façon d’être, signifiera : « avance au large » (ou : « sors de toi même »). Un ami ne cherchera pas plus à nous posséder, que nous cherchons à le posséder, ou à nous posséder nous même : il ressent / elle ressent, il parle, et cela suffit.



Evidemment, ces traits peuvent s’appliquer à l’Epouse, ou … à Dieu lui-même.

Les Parents vieillissent

Les parents vieillissent…

C’est le tour de ma génération, après toutes celles qui ont précédé : nos parents déclinent, ils deviennent faibles. Et comme les forces leur manquent, ils perdent pied, ils s’inquiètent pour des riens, exigent des choses totalement inattendues de leur part, ont des impatiences surprenantes… Tous ces petits compromis qui avaint facilité la vie quotidienne, qu’ils avaient tissés au fil de dizaines et de dizaines d’années, les voici qui craquent les uns après les autres… c’est un peu la débacle. Et leur désarroi n’en est que plus grand. A quoi s’accrocher ?

Quelle surprise pour nous les enfants ! Quelle tristesse, quelle angoisse aussi bien sûr…

Celui qui a la Foi fait face d’une façon, celui qui ne l’a pas … d’une autre… mais le vieux fond humain =trop humain= cède de toutes parts. Et si « par dessus le marché », la santé fiche le camp… ça devient vraiment dur.

Quelle différence entre l’Ombrie et la Toscane ?

Par un beau matin d’été, je croise un jour sur le Forum Romain un groupe de Français venus de Draguignan : après une agréable prise de contact (Callian est à 50 km de Draguignan), nous nous promenons ensemble parmi les ruines, reconnaissant à chaque pas les odeurs et les lumières du pays natal.

Nous nous séparons, ils m’expliquent qu’ils continuent avec leur curé sur Assise, ville emblématique de l’Ombrie.
Quelle n’a pas été ma surprise ! peu de temps après, nous nous croisons à nouveau dans la Ville Eternelle… On blague, et puis je demande : « Et alors, comment avez-vous trouvé Assise ? la campagne ? C’était beau ? ». Un silence presque gêné s’installe, et puis quelqu’un se jette à l’eau : « Eh bien, c’était comme Draguignan ! ».

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Je n’avais jamais eu cette audace de comparer la Provence orientale et ses douces collines, à l’Ombrie : mais je reconnais que les Dracénois avaient raison.

Provence, Ombrie (et Toscane) « c’est tout pareil ».

D’ailleurs, la mère de François d’Assise était provençale, et c’est précisément pour cela qu’il s’appelait ‘Français’ = Francesco.

Un point de vue sur l’Histoire de France (ou : pourquoi ces visages tristes)

On m’a dit, Michel, qu’en arrivant du Proche Orient, tu as été surpris de la tristesse qui s’affiche sur les visages français, ou - à tout le moins – du peu de joie exprimée par mes compatriotes.

L’explication serait peut-être à chercher dans l’insuffisance des idées qui courent les rues ; dans le matérialisme, qui n’ouvre pas particulièrement à l’avenir, ou l’individualisme, qui peut avoir pour effet, de fermer les personnes sur leurs problèmes ; dans le relativisme… etc … mais je ne vais pas jouer les Grands Inquisiteurs.

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Je voudrais suggérer ici une lecture historique : la France et les Français ont été depuis deux siècles soumis à de très fortes tensions, à de violentes mutations (dont ils sont en bonne part les auteurs, c’est entendu): c’est cela qui peut (éventuellement) expliquer un certain manque de joie de vivre. Léon Bloy a écrit un livre surprenant : « le cri de la France » : il explique comment, depuis son compartiment de chemin de fer silencieux, traversant de nuit notre pays, il a entendu distinctement le pays se plaindre à voix haute. C’est un peu dans cette veine là que je m’inscris. Sans doute suis-je imprudent, car je n’ai pas vérifié l’appartenance politique de Léon Bloy…

Par avance, je le reconnais volontiers : aujourd’hui, la prospérité est telle, les soins médicaux sont si performants, la nourriture si abondante, les spectacles si nombreux (et souvent, si bons), qu’il est difficile d’imaginer seulement une seconde que la France puisse crier de douleur, ou de tristesse.

Voici cependant mes 5 pistes :

1. La Révolution Française a changé énormément de choses, à commencer par les relations de pouvoir entre les gens. Ces changements sont loin d’être terminés. Mais elle a fait couler tant de sang, redistribué tant de … pouvoir, soulevé tant d’espoirs, que l’inconscient français est encore tout secoué.

2. La 1ère Guerre Mondiale a signé l’arrêt de mort d’une certaine Europe (Stefan Zweig parlait de lumières qui s’éteignent sur le Continent et qui ne se rallumeront jamais), et a valu une quantité de souffrances inouïe (quand j’étais enfant, dans les années 60, ma grand-mère, qui n’avait pas quitté Béziers, me parlait encore avec effroi de cette guerre, comme si elle y avait été la veille)

3. Ses conséquences ont été les 2 totalitarismes du 20ème siècle : communisme, et

4. nazisme. On peut comprendre qu’avec des horreurs pareilles, la foi en l’Homme soit mise en question , et que l’avenir puisse poser problème…

5. Dernier rêve qui se soit effondré , à cette date : les Colonies. Comme nos confrères britanniques, nous avons quitté les régions où nous avions pensé apporter certains bienfaits [et ce n’est pas sur ce blog que j’ouvrirai la polémique de savoir si le colonialisme est une bonne chose ou pas]. Et je me rappelle également l’arrivée nombreuse et mélancolique des Pieds Noirs sur la Côte d’Azur.



Tout cela fait que, sans le savoir explicitement, les Français sont entrés dans une ère « post moderne », et qu’ils n’ont plus =en ce moment= de grand courant porteur.

Dieu merci, à la différence du Proche Orient, ils n’ont pas non plus de conflit interminable à supporter, de tortures à pleurer… Leur vie est agréable, mais « ils n’ont pas soldé tous les comptes ». Elle est même très agréable (du moins pour un grand nombre), mais elle reste parsemée de soupçon.

Journal personnel, “Paris gentil”

Sur mon petit scooter juvénile, je longe la Seine par la voie exprès rive droite ; évidemment, j’ai un peu peur, car les voitures vont vite, et les conducteurs passent parfois bien près. La circulation s’engouffre dans le tunnel qui longe le Louvre, le bruit enfle, l’espace est resserré … et puis c’est un instant de bonheur : au sortir du trou noir, à droite, la Conciergerie apparaît, avec ses tours César et Bonbecq. La Seine miroite de cette douce lumière d’Ile de France (douce … pour le Méditerranéen habitué aux torrents de soleil).

Quand soudain, un motard nerveux se place à côté de moi, et avance à la même vitesse. « Que me veut-il ? » Il gesticule, fait ronfler sa fière machine : je reste calme et continue mon chemin, à plus de 70km/h. Il ne désarme pas, et exhibe enfin une carte : « police », et m’enjoint de sortir à la prochaîne. Plus moyen de jouer les pères tranquilles, j’ai dû commettre une infraction tellement grave, que je l’ignore. Nous sortons, nous rangeons, et il commence à me parler amicalement « Ne roulez pas en scooter sur la voie exprès, c’est trop dangereux pour vous ; les gens conduisent comme des fous, et des motards meurent là chaque jour… ». Il me traite avec tant de respect, il en dit tant, et avec tant de compassion, de tact et de peur compatissante presque , sans jamais brandir la moindre menace de verbaliser, qu’il me convainc.

Je n’ai plus jamais emprunté cette voie rapide, ni d’autre du même genre, et , avec le recul, je le remercie : je vis toujours. Et je roule sur l’immortel boulevard Saint Germain.

Campagne électorale : “les Français sont un peuple frivole”

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Une idée pour gérer certains déchets à l’avenir (il faudra encore 10 ans pour qu’elle paraisse évidente)

Environnement / déchets / une idée pour mieux faire

Il y a 15 ans, je faisais aux producteurs de vin français la suggestion suivante : pour réduire la production de déchets (verre perdu !), il serait souhaitable, pour les vins de qualité courante, AOC moyens compris (disons, pour tous les vins de moins de 20 Euros la bouteille), d’uniformiser la forme « bordeaux », la forme « bourgogne », et de se garder la faculté d’une 3ème forme standard, en option. Une fois vides, les consommateurs rapporteraient ces bouteilles aux distributeurs (ainsi, ils n’iraient pas ‘à vide’ sur le lieu d’achat) , elles seraient lavées ; les étiquettes seraient décollées, et la bouteille pourrait servir à nouveau : bordeaux pour certains vins, bourgogne pour d’autres, et la «3ème forme » pour les vins différents. Résultat : pas de déchet, et économie de matière première.

Etant alors attaché agricole à Bonn, je faisais incidemment remarquer que ce système représenterait pour nos ventes chez nos clients européens un argument publicitaire assez exceptionnel : « Buvez français, vous protégez votre environnement = Trink französichen Wein, Du hilfst Deiner Umwelt ». Accessoirement, cet argument serait unique , ou presque : car seule l’Italie est assez proche de l’Allemagne pour gérer éventuellement un parc de bouteilles reremplissables. Tous les autres exportateurs de vins sont trop éloignés : imagine-t-on les Australiens stocker à Hambourg, puis rembarquer un excédent de bouteilles vides ?



Je me suis fait traiter de pro-allemand, mais aujourd’hui encore, rien n’a changé. Certes j’ai expliqué que ma famille avait payé son tribut de sang pour défendre la France pendant les 2 guerres mondiales : les rumeurs calomnieuses se sont tues, mais depuis je me tais également. Rien ne bouge.



Je pense toujours avoir raison. Je pense même que l’heure approche. Mais cela se fera à coups de matraque, et les viniculteurs français, les négociants, les distributeurs hurleront à la mort. Je prends ce blog à témoin. (On aura perdu 20 ans , et des milliers d’emplois).



Hier, j’entendais à la radio que les brasseurs danois se sont mis d’accord sur une seule forme de bouteille de bière : ce sont l’étiquette et la capsule qui font la différence. Et pourtant, Carlsberg n’est pas en situation de faiblesse, que je sache…

Vive le re remplissage des bouteilles standardisées! Vive la France qui bouge!

Un conseil pour le prochain Président de la République (anecdote africaine)

(Petite histoire vécue par un délicieux collègue, à l’attention des gens pressés).



Nous sommes en Afrique sub sahélienne, et Jean voyage d’une ville à une autre avec le bus d’une ligne régulière. L’aller se fait de jour, à vive allure, et Jean arrive tôt à destination.

Ses affaires faites, il songe au retour : même compagnie de transport, même trajet, mais de nuit. Changement total : le chauffeur ne se décide pas à partir , puis il tarde, puis il lanterne. Les 2 Blancs, dans le bus bondé, pestent contre l’Afrique et ses insupportables défauts. Un universitaire noir, gagné sans doute à la culture de l’efficacité des Européens, est également furieux .

Les autres passagers « prennent les choses avec philosophie » : le bus s’arrête ici, les gens mangent une grillade là… un peu plus loin, on se désaltère… bref, au lieu des 4 heures de l’aller, il faudra toute la nuit, et l’on arrivera en compote à Bamako. Un vieux voisin de Jean, calme et serein, lui dit : « L’important n’est pas d’aller vite, ce qui compte, c’est d’arriver ! ». Etrange remarque… Jean opine prudemment de la tête, mais doute de ce bon sens facile.

Le temps passe, quand dans une côte où le bus trainaille, un gros camion double avec violence. Arrivé au col, le bus entame la descente ; et là, c’est le choc : un peu plus bas, une « splendide » gerbe d’étincelles illumine la nuit.
Le camion a percuté un véhicule qui montait en sens inverse, tous feux éteints.

Jean était heureux d’arriver sain et sauf à l’aube… Le bus était effectivement à bon port, et entier !

Il est comme un arbre auprès du bord des eaux, qui donne du fruit en son temps

Palmier sur la Côte d'Azur

Une belle citation de Fr. NIETZSCHE, reçue d’une amie : “tout ce qui ne parvient pas à nous détruire, nous fortifie”!

Sur un marché agicole du vieux Canton (souvenir)

La bassine est rouge, ou plutôt "rouge-rosé" (sans doute Proust aurait-il dit rose tyrien). Elle est posée sur un sol balayé, mais moite, car l’air est saturé d’humidité. C’est dimanche matin, le marché grouille de monde, grouille d’animaux, de plantes et de véhicules; bien qu’il soit tôt, la chaleur tombe du ciel plombé. La bassine est ronde comme notre univers, et pleine de petits scorpions qui courent les uns sur les autres. Même superficiel, un observateur remarquera tout de suite que le proverbe est vrai : les scorpions ne se piquent pas entr’eux.

Seuls quelques cadavres gisent au fond, piétinés par leurs semblables affolés, comme les foules humaines écrasent les cadavres en sortant précipitamment des stades ovales.

Les scorpions sont gris, et non noirs comme ceux qu’on trouve en Provence en soulevant les pierres. Ils ne sont pas gros; et comme nos petits scorpions provençaux, ils cherchent une fissure où se cacher. Mais, hélas la bassine rouge est parfaitement lisse, et ils tournent désespérés autour de leur univers.

Cheng, avec 2 baguettes, les choisit, pendant que sa petite fille joue seule ; il les paiera au poids, bien vivants.

Au-dessus de moi, un oiseau sautille dans sa cage accrochée à la fenêtre d’un ménage de vieillards.

Ici, tous les animaux passent un mauvais moment. Tous ? Non, les abeilles butinent tranquillement les fleurs de lotus deux étals plus loin. Elles s’en iront quand elles seront gorgées de suc.

Les crabes gris, roses ou bleu-vert, sont plus sages déjà. Quant aux crapauds, dans leurs nasses grillagées, ils ont déjà atteint le stade de la résignation abyssale. Ils sont les uns sur les autres ; ils auraient dû dormir dans quelqu’anfractuosité ombreuse à cette heure : mais les voici prisonniers et déjà l’un des leurs est écorché avec dextérité par une Chinoise placide ; il ne dit rien, et remue à peine.

Il fait chaud et la vapeur d’eau a mangé tout l’oxygène de l’air. La respiration est pénible, presque.

A peine bousculé par les triporteurs, les pousse-pousse, les cyclistes ou les motos livreuses, je continue mon chemin.

Un moment de répit : des patates douces voisinent sans bouger avec des aubergines et des pêches énormes. On se croirait à Carpentras.

Mais parmi les odeurs nombreuses qui assaillent mon nez, commencent à percer celles de la volaille : odeur de plumes, de granulés, à moins que ce ne soit celle des fientes (mais ne fait-on pas le granulé avec du guano ? Je ne sais plus …) Ah les poules ! Si seulement elles avaient connaissance des directives communautaires, elles auraient un beau mouvement de revendication. Mais là, point de place, on ne peut bouger : c’est le RER de la ligne A aux heures de pointe. "L’abreuvoir est à l’autre bout de la cage, se dit cette poule-ci. J’ai trouvé un endroit où passer mon bec pour respirer, je boirai plus tard …" Faisans, cailles, canards … sont ainsi offerts aux Cantonais, ils n’ont pas un cui-cui de plainte (pas plus d’ailleurs que les usagers de …).

La chaleur monte encore, inutile de hâter le pas.

La section "aquariophilie" offre un spectacle tout différent : ces animaux sont appelés à durer, ils passent donc un moment moins pénible. Toutes sortes de poissons, de toutes tailles, couleurs, espèces et formes, nagent dans des sacs en plastique, en choisissant d’effleurer la surface, où l’oxygène subsiste. Certains sont toutefois si serrés qu’ils ne bougent pas plus que leurs voisines poules et se contentent de happer l’eau en ordre aussi dru que les sardines de Saupiquet.

Un peu plus loin, voici de nouveau des bassines rouges. Paresseux comme un chat, avec une attitude tout aussi souple et tout aussi désarticulée, leur propriétaire les taquine mollement avec un long bâton. Mais dedans sont des tortues ! Tortues d’eau et tortues de terre, tortues grandes et vieilles comme des mamies, tortues usées par la vie dure, ou toutes petites qui grouillent dans une lame d’eau … Tout cela sera cuit et mangé (car en Chine, on mange tout ce qui a 4 pattes, sauf … les tables !).

Les unes ont sur les oreilles la tache rouge de Floride ; d’autres ont une carapace à piquants, ocre et courbée comme un carton en 4 plis (et non point ronde comme celles de l’Esterel). En voici à qui manquent des écailles, mais elles avaient surmonté cette blessure et cicatrisé, car elles paraissent aujourd’hui bien vivantes, et assez remuantes, d’autres, ô surprise du zoologue, ont une queue de rat et un museau fouineur et large nuque.

J’oublie les lézards (toujours en cage) et autres iguanes, les serpents bien sûr, et tous leurs avatars séchés. Certains petits lézards se vendent séchés par bouquets de douze, bras et pattes en croix ! Ils sentent le poisson …

La chaleur monte, monte toujours, et les odeurs s’exacerbent. Je termine par une pause olfactive chez les herboristes. Ils s’agitent …parlent-ils de safran ? et je quitterai ce marché insolite, sans savoir si aujourd’hui encore, dans quelqu’arrière cour, on débite en morceaux un gros serpent attrapé dans la forêt tropicale …

Sans doute les Méridionaux d’ici, ne sont-ils pas pressés de faire connaître leurs secrets aux gens du Nord et aux Longs Nez !

Les satellites passent en province

Le temps était doux en Sologne, dimanche 11 mars au soir, et le ciel particulièrement pur : l’immense armée céleste des étoiles déployait sa course inflexible et silencieuse à travers le ciel bleu sombre, à peine troublée par les courses des avions qui descendaient tous vers le sud (nous étions sans doute sous un couloir aérien).
Cela m’a rappelé une anecdote.

C’était du temps où Papa construisait des satellites : il nous les montrait le soir tombé, traversant le ciel SANS CLIGNOTER et de façon très régulière, assez lente. (Ceux qui clignotent, ce sont les avions). Notre vieux voisin provençal (il est mort depuis, le pauvre) écoute et comprend parfaitement. Mais il marque un certain étonnement : « Des satellites passent en Provence ? Ce n’est pas possible… Je croyais qu’ils ne passaient qu’à Paris. » Voilà jusqu’où peuvent aller certains ‘complexes’ ! Ah la centralisation française a réussi !

En passant

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Le dôme de St Pierre vu des jardins du Pape

Les voitures françaises ne sont pas livrées aux Français

En décembre 2006, maman a cherché une voiture neuve ; après maintes prospections sur la Côte d’Azur (qui n’est pas le plus pauvre marché de France), elle se décide pour une petite Peugeot ; mais voilà : la livraison prendra 4 semaines. Ce sera pour janvier 2007. Bonne Française, maman ne recule pas, elle commande la Peugeot.
En réalité, il en a fallu plus de 8 : la voiture a été « réceptionnée » fin février 2007. Cela veut dire que les constructeurs français ne soignent pas leur marché national. Qu’ils cessent dès lors de pleurer, s’ils cèdent à la concurrence étrangère.

Et que les journalistes le disent et l’écrivent : « Si Peugeot, Citroën et Renault étaient plus assidus pour leurs clients français, leur part de marché intérieur augmenterait. »

Rendre les juges responsables de leurs sentences ?

La cour d’appel de X a jugé la plainte que portait contre la famille Gault ma voisine : elle exige d’emprunter notre chemin pour accéder à sa propriété, sans avoir de nous aucun droit de passage ! Eh bien le juge a si bien lu le dossier déposé par notre avocat, qu’il a fait une grossière erreur : il se trompe sur la personne qui a vendu son terrain à la famille Gault, il a interverti les noms. De sorte que la personne qui a octroyé un droit de passage à cette voisine devient = dans cette erreur = précisément notre vendeur ! En achetant le terrain à cette personne, nous ne pouvions donc qu’hériter des astreintes imposées au bien vendu. Oui, mais … les faits =et actes notariés = sont différents. Et aucun droit de passage n’a été donné au titre de notre parcelle.

On se surprend à s’interroger : · comment donc travaille notre Justice ?

· comme le suggérait récemment un homme politique, la responsabilité des juges ne devrait-elle pas être engagée sur leurs décisions, sanctions à l’appui s’il le faut… ?

Nous irons « à la Casse » (en cassation). Que de temps passé, que d’argent dépensé… et ensuite, on nous raconte que la Justice est débordée !

Quand les grands icebergs se retournent

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Une béatitude qui pourrait être dans les évangiles ?

Einstein aurait dit : « Heureux ce qui pensent avec leur esprit, et qui aiment avec leur propre cœur ». Moi, je suis tout à fait d’accord, tant j’aime l’indépendance. Il y a certes un prix à payer, mais c'est comme pour tout…
De fait, quand le Christ invite ses compatriotes/coréligionnaires à garder leurs distances avec la Loi et avec les scribes et les pharisiens, il ne dit pas autre chose.

Journal personnel, suite…………

Dimanche 28

Irène Némirowski décrit (dans « suite française ») la débacle française en juin 40. C’est stupéfiant : chacun pour soi, des gens sans aucun recul, aucune vision des causes et des conséquences … un pays entier roulé dans la boue. Passif. Consentant. Une pagaille noire. C’est écoeurant. Bien sûr, je ne savais pas : l’Histoire racontée aujourd’hui est si habilement valorisée par l’appel du 18 juin !

Tout ça recommencera au 1er pétard. Ce sera encore pire, car il n’y a plus de traction animale ; les campagnes sont vides : il n’y aura pas de ferme sur la route pour désaltérer les hordes hagardes ; et la plupart des facilités (trains, eau, communications…) dépendent de l’électricité. Donc, si les centrales nucléaires sont détruites… De plus, nos compatriotes ont encore moins le sens des réalités , que nous ne l’avions en 1940 : nos vies sont à présent tellement artificialisées… Ils ne savent pas, pour la plupart, allumer un feu de bois ! Les enfants dessinent à l’école des poissons sous forme de carrés pannés et prêts à cuire… Savant-ils que la vache fait du lait ? Que le pain vient du blé ?

Dimanche 4 février 2007

Dans le XVIè, ça arrive aussi : hier , bd Murat, un jeune type se faisait tabasser par 2 autres, munis de chaînes et de barres de fer. Son copain hurlait de loin : « Il faut appeler la police, il faut appeler la police ! ». Il a dû capituler, et donner les clés de sa voiture, les loubards sont partis (avec une petite Peugeot m’a-t-il semblé). Il n’était pas 8 heures du soir… Cette semaine, quelqu’un m’a dit : « La presse n’en parle pas, mais selon les Renseignements Généraux, la France est dans un état pré-insurrectionnel ».

Le singe et la noix de coco internette

Comment un vieux schnoque voit les nouvelles technologies nouvelles (autodérision)

Ces technologies bureautiques, informatiques, télématiques … sont déconcertantes pour qui a reçu l’éducation de l’honnête homme classique. Les chemins pour parvenir à un résultat ne sont pas ceux de la logique rigoureuse ; parfois, je ressemble au singe qui secoue une noix de coco : au bout d’un moment, il finit par en sortir quelque chose, sans que le singe sache comment. Pour dire cela autrement : « 1+1=2 » dans l’arithmétique ancienne ; mais dans ces nouveaux modes de travail, on peut trouver un autre résultat, par d’autres chemins… et ça ne sera peut-être pas tout à fait faux…

Je mets laborieusement en route un site blog (http// : jeangault.unblog.fr), cher ami « vous êtes dessus, j’en suis heureux ». Ou bien je bâtis des tableaux, copie des données… tout cela se fait par approximations successives. Il est plus efficace de se souvenir des « recettes de cuisine » qu’on a employées la veille, que de chercher à savoir quel cheminement a été utilisé… : contrôle F5, puis clic gauche, choisir truc, allers vers zinzin…

Dès lors en effet, pourquoi apprendre le latin ? Pourquoi réfléchir au sens de la vie ? Pourquoi s’inquiéter du lendemain, si l’on sait qu’un « clic droit avec la souris » arrangera tout ? Pourquoi apprendre à compter si l’on a une calculette ? Pourquoi réfléchir sur l’Histoire, si sur google on trouve l’année de la mort de Henri IV de Bourbon ?

Les outils dont nous nous servons modifient la forme de notre pensée, notre langage, voire : notre vision du monde (‘Weltanschaung’). Mais évidemment, ils ne nous aideront JAMAIS à savoir ce que veut notre cœur, ni pourquoi j’aime Rosine. Je ne saurai jamais si le loup se cache derrière ces fourrés de jasmins ; ni si Bonne-Maman est au Ciel (yahoo peut-il me dire ce qu’est le Ciel ?). Le clic gauche ne me dira pas à quel moment, ni comment parler à Untel pour toucher son coeur; il m’enverra certainement sur des pourvoyeurs d’images techniques (comment faire telle chose, comment me protger du SIDA), mais il ne me dira jamais si j’ai vraiment envie de faire cette chose, et moins encore pourquoi j’en ai envie …

début d’un journal personnel (suite sur “callian et amis, si vous avez le mot de passe)

Je m’éveille, et je suis toujours avec toi

C’est pour vous que j’écris : Elisabeth, qui ne me ménage guère, insiste depuis des années. Quelques autres aussi… Il paraît que cela peut vous intéresser, que mon point de vue est original… Quand j’étais adolescent, j’avais bien commencé un journal personnel, mais je l’ai détruit parce que précisément il était intime, et que mes sentiments ne regardaient que moi. De plus, le peu qu’alors j’ai écrit était plutôt geignard (autant qu’il m’en souvienne) : à coup sûr, ça n’aurait plû à personne, pas même à moi 3 mois plus tard !

J’ai attendu, car j’aurais sans doute versé sur ces pages de l’acide, et étalé mes misères et mes déceptions : comme disait une de mes tantes, qui est depuis décédée, « ça n’intéresse personne ».

Mais avec le temps, la vie s’éclaire, et je vais peut-être faire œuvre plaisante. Utile ?

*********

Commençons par Paris ; la ville a beau être au cœur de l’Ile de France, c’est pour moi une île forteresse. Je n’ai pas connu Tyr, au temps de sa splendeur, lorsque son roi s’ennorgueillissait de sa richesse, et de sa force ; c’était une citadelle bâtie sur un gros rocher, devant la côte du Levant. On n’y accédait que par bâteau (comme Venise, également) : elle était imprenable par tous ces sauvages que l’Asie des steppes et la Mésopotamie déversaient de temps à autre. Le bois des cèdres du Liban, la gomme et les parfums d’Arabie, le blé d’Egypte, l’étain des Bretons, l’ambre de l’Ethiopie, l’or des Scythes … tout cela affluait à son port, et les Tyriens en faisaient leur profit.[1]

Tyr fut assez forte pour fonder Cathage !

C’est Alexandre de Macédoine qui l’a prise , comme Napoléon Venise. Eh bien, Paris me semble au point de vue culturel assez comparable : les vagues du monde peuvent rouler à ses portes, la Wehrmacht peut arriver casquée, les cow-boys peuvent subventionner Boeing, elle poursuit son cours et sa pensée, sa vie de travail et son hédonisme, ses mesquineries et son idéal de Liberté. Elle accueille chacun avec distinction et générosité (enfin… Paris est chère), elle réfléchit au futur et aux Droits de l’Homme, elle donne des leçons et n’en reçoit pas, et elle considère son Histoire comme une avenue triomphale. Même si elle s’en défend, elle adore la pompe romaine, les fastes royaux, et les symboles de pouvoir. Le temps coule autour de ses portes, elle n’en a cure, et traverse tout au rythme qui lui convient.

Sans doute se trompe-t-elle un peu … la planète ne s’intéresse pas toujours à ce que veut — ou ne veut pas — Paris … les Nations n’aiment pas la France autant que la France se le figure (nous passons aussi pour radins, superficiels, arrogants et ne tenons pas nos promesses) … mais Paris, au nom de la France tout entière, considère tout cela avec indifférence.


[1] (Ezéchiel, XXVIII 12) : « Tu étais un modèle de perfection, plein de sagesse, merveilleux de beauté, tu étais en Eden, au jardin de Dieu. Mille pierres précieuses formaient ton manteau : sardoine, topaze, diamant, chrysolithe, onyx, jaspe, saphir, escarboucle, émeraude (…) Avec un chérubin protecteur je t’avais placé (…) sur la montagne sainte de Dieu, tu marchais au milieu des charbons ardents. »

Gastronomie par Gault, et Liberté

Une question est de savoir pourquoi l’art culinaire a suivi un tel parcours en France, alors que tant d’autres pays en Europe sont également « comblés par la nature » et disposent de ressources alimentaires considérables et de traditions culinaires appréciables, mais … moins développées (du moins jusqu’à une époque récente). De fait, la France dispose de produits de type méditerranéen (huile d’olive), de type atlantique (fromages ou fruits de mer) ; également de produits orginaires des zones septentrionale (bière) ou continentale (maïs). Lait, viandes, poissons, légumes et fruits abondent en qualité et en diversité…sans parler du vin, ou des produits d’Outre Mer ! Les particularismes régionaux ont puissamment contribué à la diversité des créations et à une floraison d’inventions en tout genre à partir d’une gamme commune. Mais finalement quel motif a pu pousser les Français à déployer une telle énergie pour mettre en valeur leurs ressources alimentaires ? Par exemple pourquoi la production de fromages a-t-elle atteint une telle diversité en France et pas dans d’autres pays à tradition laitière comme ceux d’Europe orientale ou septentrionale ( la Pologne par exemple produite des millions d'hectolitres de lait depuis es temps immémoriaux)? En d’autres termes pourquoi les Pays-Bas et l’Italie ont-ils eux aussi développé des fromages alors que d’autres Etats de l’Europe des quinze disposent d’une tradition fromagère beaucoup plus restreinte ? (Je pense à la Pologne, grand pays éleveur, où j’ai vécu 3 belles années : la tradition fromagère est affligeante). Un des éléments de la réponse tient sans doute dans la capacité des producteurs laitiers de « mettre en réserve » une partie de la production, et librement décider de son usage, voire de sa transformation. Un éleveur laitier qui ne dispose pas d’une partie (si faible soit elle) de la production laitière n’aura pas tendance à se poser la question de sa valorisation. Si le lait lui est enlevé (par le maître, le propriétaire, le kholkoze…), il ne sélectionnera pas non plus (de lui même) les animaux selon leur rendement. Il est possible que dans les contrées de l’Europe de l’Est ou du Nord Est longtemps ‘esclavagistes’ (St Pétersbourg n’a aboli le servage qu’après 1860), les paysans n’aient songé qu’à assurer leur court terme. De même dans les autres empires (turc, autrichien, prussien….). Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, on trouve peu de fromages régionaux entre l’Elbe et l’Oural. A l’inverse en Italie, aux Pays-Bas, et dans la France d’après 1789, la capacité d’initiative des éleveurs, si modestes soient-ils économiquement, leur a permis progressivement de mettre au point des formules de conservation du lait : le fromage est « une conserve avant Appert » . De même, l’Italie a longtemps été un ensemble de petits Etats, où en tout état de cause la tutelle politique était relativement bénigne ; de même les Pays-Bas ont une longue tradition de liberté et de tolérance ; les éleveurs de ces 2 pays ont pu donc disposer concrètement de tout ou partie de leur production bovine ou caprine. Bien plus ils avaient des structures mentales telles, des habitudes de décision telles, qu’ils pouvaient concevoir des initiatives dans le sens de leurs propres intérêts. Il n’est pas certain que dans des pays au pouvoir politique trop pesant, les « classes prolétariennes » aient pu imaginer de prendre en main leur propre destin.

Deuxième étape: l’efflorescence gastronomique française relève d’une dynamique comparable : l’essort de la bourgeoisie après la Révolution de 1789 a favorisé des schémas de pensée individualistes, où chaque foyer pouvait en toute liberté décider de l’affectation d’une partie de ses ressources à des symboles sociaux nouveaux pour affiner le langage de la vie dans la nouvelle société. L’Ancien Régime avait certainement inculqué à la société une aptitude à la joie de vivre, et amassé un considérable patrimoine culinaire ; on se souvient que le mot restaurant est précisément apparu à la Révolution, lorsque les cuisiniers des grandes familles aristocratiques se sont retrouvés sans emploi à leur émigration. Ils avaient ainsi ouvert pour survivre des sortes d’auberges où ils servaient des repas de bon niveau à leurs clients contre rémunération. L’auberge « espagnole », à la différence de ces restaurants, était a contrario un établissement où les clients apportent tout ou partie de leurs repas. Et donc, stimulés par ces restaurants, les bourgeois, grands ou petits, à la faveur de l’enrichissement du pays, et de leur grande liberté, ont pu mettre en valeur non seulement les largesses que leur valent la nature, le climat, ou le terroir français, mais encore l’héritage des ci-devant. L’influence catholique, qui a fortement enrichi la culture française jusqu’à une époque récente, a sans doute également favorisé cette évolution: on a en effet moins de scrupules à jouir de la vie en pays catholique, qu’en pays protestant…L’art baroque par exemple ne cherche-t-il pas à convaincre par un certain plaisir ? Or le baroque a imprégné des milieux artistiques français jusque vers le milieu du règne de Louis XV c’est-à-dire le début du grand essor de la bourgeoisie. De ce point de vue le développement des arts culinaires en Europe, ou plus récemment en Amérique, peut être considéré non seulement comme un signe de l’enrichissement des citoyens, mais aussi comme l’expression d’une plus grande liberté à s’approprier la vie, à savourer les dons de la nature, à décider du système de communication et de symboles sociaux : pour autrui, pour soi. (Voire, pour certains : pour Dieu [un croyant ne mange pas n’importe quoi]) Gastronomie est fille de Liberté.

Considération de politique agricole (copie d’un courrier à ungrand journal français)

Monsieur le Rédacteur en Chef

Objet : Politiques agricoles


Monsieur le Rédacteur en Chef,

Le groupe égyptien AL-AHRAM édite chaque semaine une revue en langue française, dont j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint photocopie des pages 10 et 11, pour l’édition des 18-24 IX 2002.
La page 10, comme vous pouvez le constater, évoque la situation extrêmement tendue de la filière égyptienne du coton. Je me permets d’appeler votre attention sur l’article intitulé « Grandeur et décadence », dont il ressort que :

1) l’âge d’or de la production égyptienne du coton, selon la journaliste Racha Hanafi, correspondrait à celui où l’Etat dirigeait la production ;


2) l’article évoque de lui-même la libéralisation des échanges et la redoutable régression qui en est résultée, ce qui correspondrait, selon le titre de l’article, à la « décadence ».


Dans cette mesure, je me permets de formuler auprès de vous deux remarques :

a) A aucun moment, les journalistes égyptiens ne mettent en cause la politique agricole commune (PAC) ; et cela se comprend, dans la mesure où la filière cotonnière dans l’Union Européenne n’a pas de poids. (Il n’y a du reste pas non plus de politique agricole commune pour la pomme de terre ; quant aux dispositions sur la volaille ou la viande porcine, elles sont à caractère très libéral, comme vous le savez). Dès lors, on ne peut que relativiser les critiques que certains organismes d’aide au développement formulent à l’endroit de la PAC, que vous relayer d’ailleurs activement : si la PAC n’est pas responsable des problèmes cotonniers, pourquoi le serait-elle d’autres problèmes ?


b) Je remarque également que les dispositions évoquées pour relancer cette filière sont de type tout à fait interventionniste et vont à l’encontre des idées de libre échange et de libre concurrence que certains voudraient faire prévaloir, au dépend de l’Union Européenne principalement.




Cela étant, je me permets enfin de souligner auprès de vous que cet article n’évoque pas deux sujets :

a) à aucun moment la filière cotonnière des Etats-Unis d’Amérique du Nord n’est citée ; il conviendrait pourtant de s’interroger sur le volume et les effets des soutiens que le gouvernement de Washington accorde à cette production.


b) la filière cotonnière égyptienne a connu un véritable décollage au XIXème siècle grâce à un Français, M.Louis JUMEL. Celui-ci est en effet à l’origine du coton longue fibre, qui a valu une longue prospérité à ce secteur. Dans cette mesure, la question se pose de savoir si l’Europe en général ou la France en particulier, ne pourraient contribuer à une relance en développant des actions de partenariat et de coopération, quelles que soient les mesures commerciales.



Souhaitant que ces quelques remarques aient contribué à un progrès de la réflexion du journal « XYZ» sur les politiques agricoles, ou sur les objectifs des critiques formulées publiquement contre notre maison Europe, je vous prie d’agréer, Monsieur le Rédacteur en Chef, l’assurance de ma considération distinguée


Jean GAULT


P.S. : Je joins également un article qui figure en page 11, qui s’intitule « L’Etat monopolise les ordinateurs ». Vous constatez que pour développer l’équipement des particuliers en ordinateurs familiaux, l’Etat égyptien se propose d’intervenir de manière extrêmement dirigiste, de prendre à sa charge leur équipement selon des procédures à caractère social.

N’y a t-il pas là, dans un secteur tout à fait nouveau, une série de dispositions qui ressemblent étrangement, d’une certaine manière, à celles qui ont été prises dans les années 60 pour développer la politique agricole européenne ? Dans cette mesure, la libéralisation des échanges peut-elle être encore recommandée comme panacée pour le développement des pays du tiers-monde ?

Histoire d’une fourmi zélée

Il était une fois une fourmi heureuse et productive qui tous les jours arrivait de bonne heure à son travail. Elle passait toute sa journée à travailler dans la joie et la bonne humeur, poussant même la chansonnette. Elle était heureuse de travailler et son rendement était excellent. Mais malheur ! Elle n’était pas pilotée par un manager…

Le frelon, PDG de l’entreprise, considérant qu’il n’était pas possible que la situation puisse perdurer, créa un poste de manager pour lequel il recruta une coccinelle avec beaucoup d’expérience.

La première préoccupation de la coccinelle fut d’organiser les horaires d’entrée et de sortie de la fourmi. Elle créa également un système de comptes rendus et de fiches navettes. Très vite il fallut engager une secrétaire pour l’aider à préparer les dossiers et le reporting. Si bien qu’elle recruta une araignée qui mit sur pied un système de classement et fut chargée de répondre au téléphone.

Pendant ce temps là, la fourmi heureuse et productive continuait de travailler, travailler, travailler…
Le frelon, PDG de l’entreprise, était ravi de recevoir les rapports de la coccinelle. Si bien qu’il lui demanda des études comparatives avec graphiques, indicateurs et analyses de tendance. Il fallut donc embaucher un cafard pour assister le manager et acheter un nouvel ordinateur avec une imprimante.

Assez vite, la fourmi heureuse et productive commença à baisser le rythme et à se plaindre de toute la paperasserie qui lui était dorénavant imposée. Le frelon, PDG de l’entreprise, considéra qu’il était temps de prendre des mesures. Il créa donc le poste de chef de service pour superviser la fourmi.

Le poste fut pourvu par une cigale qui changea tout le mobilier de son bureau et demanda un nouveau fauteuil ergonomique, ainsi qu’un nouvel ordinateur avec écran plat. Seulement, avec plusieurs ordinateurs, il fallut aussi installer un serveur réseau. Le nouveau chef de service ressentit rapidement le besoin de recruter un adjoint (qui était son assistant dans son ancienne entreprise), afin de préparer un plan stratégique de pilotage, ainsi que le budget de son nouveau service.

Pendant ce temps là, la fourmi était de moins en moins heureuse et de moins en moins productive.
“Il va nous falloir bientôt commander une étude sur le climat social de l’entreprise” dit la cigale.

Mais un jour, le frelon, PDG de l’entreprise, se rendit compte en examinant les chiffres, que le service dans lequel la fourmi heureuse et productive travaillait n’était plus aussi rentable qu’avant. Il eut donc recours aux services d’un prestigieux consultant, M. Hibou, afin qu’il fasse un diagnostic et apporte des solutions. Le hibou fit une mission de trois mois dans l’entreprise à l’issue de laquelle il rendit son rapport : “Il y a trop de personnel dans ce service”. Le frelon suivit ses recommandations et licencia… la fourmi !

Souvenir de voyage à Madagascar

Jean Gault Paris le 24 Août 2006

28 av. Bosquet
75007 Paris

RN7

Madagascar : impressions de route



L’avion (« Boeing » est aussi un prénom, comme « Michelin », « Sheila », « Flaubert »…) survole d’épais bancs de nuages, mais par endroits une trouée laisse voir la terre : une lamentation.

Ce ne sont que cailloux, sols pelés, rivières gonflées de boue rouge (ces nuages ont bien produit la pluie), qui charrient à la mer la matière vive du pays : sa terre, comme des veines videraient un corps de son sang. Malgré l’altitude, on devine une végétation étique : ce que confirmeront les randonnées. La belle forêt primaire tropicale a disparu en moins de 100 ans, sur plus de 80% de la Grande Ile. (Il reste seulement 14 % de la superficie couverts de forêts, + 3% de parcs nationaux et réserves [également très verdoyants]). Les Malgaches comptent parmi les peuples les plus pauvres du monde ; il est vrai que leurs modes de vie n’ont guère évolué depuis le Néolithique… Le riz est pilé au mortier, les champs retournés avec un ancêtre de la bèche…On cultive toujours sur brûlis, ou l’on y fait paître ses zébus également. Car l’herbe ou les arbustes qui repoussent sont plus tendres et plus nourrissants (les Corses ont aujourd’hui encore leurs funestes incendies pastoraux…). Et tant pis pour la forêt ; quand bien même elle tenterait une régénération partielle, elle n’aurait aucune chance : le feu sera rallumé bientôt !

Je ne puis m’empêcher de penser à travers le hublot : pas de forêts = pas de Loi = pas de véritable élite. Le pays ne doit pas tourner bien. De fait , un commandant de Gendarmerie que nous prendrons plus tard en stop nous le confirmera : la Gendarmerie ne paye pas leurs uniformes à ses soldats ni à ses officiers (elle ne les leur fournit pas), ni leurs bottes, ni leurs galons. Dans la circonscription où nous étions, le commandant ne disposait d’aucun véhicule. Pratique pour faire régner l’ordre ! Son explication : « L’aide étrangère est détournée, elle est ponctionnée par les hauts fonctionnaires malgaches ». Pendant ce temps, les prix mondiaux des matières premières montent (pétrole !), et les gens ordinaires, qui gagnent peut-être 250.000 FMG[1]/mois, ne peuvent plus se payer le taxi-brousse : ils restent dons scotchés à leur coin natal.

Les élites ont failli dis-je : la Coloniale, sur ce chapitre, n’avait pas mieux fait ; déjà, entre deux guerres, les Eaux et Forêts déploraient les feux… Peut-être les réprimaient-ils mieux ?


*****

(à suivre)

La mer ne tremble pas, l’air est transparent, et bleu comme sur la Côte d’Azur avant le printemps : un bleu intense, sans nuance d’un bout du ciel à l’autre. Seule la température rappelle que, malgré la saison (c’est la fin d’hiver précisément), nous sommes près du tropique du Capricorne : à 10 h du matin,il fait près de 30°C. Je flâne à l’intérieur de cette carte postale, chantant Gabriel Fauré spontanément : « Requiem aeternam, dona eis Domine… », ressentant en vérité : « Tu nous donnes une paix immense… ».

Tout à coup, sur ma gauche et par l’escalier traversant euphorbes et cactées, surgit un mercenaire couleur kaki, brandissant un fusil : c’est mon frère Robert, qui avait planqué l’arme sous un siège de la voiture 4´4. Il a pu réparer le « Manufrance », avec la pièce que je lui ai rapportée de métrople, et a hâte de l’étrenner. Nous partons donc chasser l’oiseau vert, à travers la mangrove touffue qui longe là le Canal du Mozambique. Le sol est jonché de coquilles blanches (des roches calcaires dans quelques millions d’années ?) ; les palétuviers, malgré la salinité, ont développé de plantureuses ramures : c’est leur métier. Je traîne un peu, pour ne pas alerter le gibier : mais Robert me demande de me taire.
Bien vite, part un coup sonore, suivi d’un bruit sec et mat : un volatile tombe à terre, au dos gris et vert, et au ventre jaune et ocre. Est-ce une perruche ? un petit perroquet ?Son bec est droit et fort, ses pattes roses sont celles des oiseaux ordinaires : c’est bien un pigeon vert. Admirable inventivité de la nature : les pigeons ont pris ici la même livrée que les oiseaux tropicaux.

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Conclusion : non seulement le fusil est réparé, mais il portera bonheur : car son premier coup fut un coup de maître.
*****
(Madagascar, suite)
Ce conte abrégé me paraît fournir une des clés du mystère national : (Ed. Bel Avenir) « Le petit zébu s’étonne de la bosse qui pousse sur son dos ; il interroge sa maman, son meilleur copain, enfin le vieux zébu Zachari, patriarche du troupeau : pas de réponse. Alors il mène l’enquête ; mais ni le lémurien, ni le caméléon, ni la tortue étoilée, ni l’oiseau cardinal ne lui donnent la bonne réponse. Mais c’est destiné aux enfants : il finit bien : et le poisson trompette (autre animal particulier à Madagascar) lui explique que non seulement sa bosse est un organe utile, mais de plus elle le distingue des autres animaux. »



Quelle est ma lecture ? Il n’y a pas de père, le petit zébu n’a pas de papa, qui lui aurait expliqué sa bosse = ouvert le vaste monde. Et de fait, les pères malgaches sont absents ; inexistants ; en fuite… Ils peuvent avoir semé des gosses un peu partout (et précocement), ils s’en f…
La société malgache est dès lors handicapée, car elle est structurellement orpheline. Certes, elle compense par un puissant culte des ancêtres, et de leurs esprits. Mais à nouveau, cette représentation mythique de l’Univers ne donne aucune prise concrète sur le vaste monde. Et les humains se bornet à appliquer de mystérieuses consignes immémoriales, équilibrant les bonnes et mauvaises forces cachées.
Dès lors, pourquoi cultiver son champ autrement ? pourquoi repiquer le riz en ligne droite ? pourquoi délaisser le zébu, pour élever une autre espèce ? Car le zébu est un intermédiaire entre Ciel et terre, presqu’un sacramentaire…
De fait, à l’heure où l’Organisation Mondiale du Commerce discute gravement de l’ouverture des marchés agricoles, on voit encore sur la Nationale 7 (malgache) de minuscules charrettes de coton, tout en bois, tirées par 2 zébus placides. Si le prix de ce coton-là est aligné sur celui du Brésil, de quoi vivra alors la (pseudo) famille malgache ?





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(à suivre)
Les saphirs
Jean-marie, hôtelier gérant « le Palace » à Sakaraha, nous guide vers les chercheurs de saphirs. Nous traversons une brousse sèche, où prospérait certainement il y a peu une superbe forêt primitive « de transition », comme à côté dans la réserve de Zombitsé. Malheureusement, c’est bien fini, et l’ambiance est lunaire ; des zébus cherchent un brin d’herbe ou de feuille (en cas de besoin, ils se contenteront des épineuses raquettes des figuiers de Barbarie, éventuellement débarbées par le feu), des gens marchent.
Julien, notre jeune cornak malgache ,couleur chocolat, indique de tourner à gauche : nous y sommes. Le sol est révulsé, et percé tous les 3 mètres de trous larges comme une bouche d’égoût, profonds comme 2 ou 3 hommes : un pauvre diable a percé la latérite à la barre à mine et à la sueur de son front, puis il a rempli des seaux de sables pierreux qu’un acolyte a remontés au bout d’une ficelle de sisal. Ainsi, sur plus d’un hectare, ce n’est que « gruyère ».

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Un peu plus loin, nous retrouvons les compères en train de laver le sable dans l’eau de la rivière Fiherenana ; ils scrutent le reliquat de graviers, et reconnaissent des quartz, des grenats, des citrines, mais tout cela n’est que broutilles et n’intéresse pas la société concessionnaire (« World gems », « Antoan saphirs »…) : seuls les saphirs ont du prix.
L’anbiance est joyeuse : des enfants courent partout (45% des habitants a moins de 15 ans ici), leurs mères cuisent du riz et quelques légumes : le combustible est bien sûr le charbon de bois, fourni autrefois par la belle forêt primaire, aujourd’hui, par ses avatars… Si l’un des hommes trouve un saphir, et le vend bien, c’est la prospérité : un tel achètera des zébus accédant ainsi à un bon statut social ; un autre pourra enfin « retourner » le cadavre de son aïeul (c à d. lui rendre un digne culte, dont le prétexte est le changement de son linceul). J’ignore si parmi ces forçats, l’un pense à ouvrir un cybercafé, ou simplement à fonder une ferme laitière avec de solides vaches pie noir, et champs fourragers ; ou à restaurer un cheptel de chèvres mohair (car les tapis du pays, certes en mohair, sont fait avec de la laine d’Afrique du Sud, filée à Péronne [France]et… noués à Ampany).

*****
(Madagascar, suite et fin)

C’est le père Pedro Opéka qui aura le denier mot(« revue de l’océan indien ») : « Nous avons manqué de dirigeants patriotes, honnêtes et humanistes ». « La pauvreté est là, et prend même plus d’ampleur … Je suis optimiste ; un peuple qui chante a de l’avenir ; mais il ne faut pas s’endormir… J’ai toujours dit que, sans la présence des églises, ce pays aurait été comme la Somalie… »
*****
dernières anecdotes :

Les habitants de St Vallier (Drôme) ont offert au gros village de Bezaha (province de Tuléar), une superbe turbine hydro-électrique ; pour faire bonne mesure, ils ont aussi payé le canal de dérivation, qui conduit l’eau à la machine, avec une forte dénivelée. Le tout est inauguré avec joie, pompe et circonstance : Bezaha dispose désormais de courant abondant, gratuit , nuit & jour. Pas de coupure de 5h du matin à 18h, pour économiser le gazole.

Las ! Le beau système s’arrête un jour, et il faut remettre en service le groupe électrogène (et acheter du gazole, cf prix plus haut). Cependant, la turbine est en parfait état : elle tournerait, si l’eau arrivait. Mais voilà : plus d’eau. Que s’est-il donc passé ?

Les préposés à la centrale électrique ont démoli le canal, en effet il est plus ‘juteux’ pour eux de faire tourner le groupe : ils peuvent détourner du carburant, prendre une commission sur les pièces détachées…





Totsi (« la peur », tel est son prénom : sa mère avait une peur bleue quand il est né, des voleurs pillaient le village) a été roué de coups de barre à mine par des malfrats : la nouvelle s’est en effet répandue comme une trainée de poudre : il avait trouvé un rubis. Pas fou, il l’avait avalé.

Mais les ‘charognards’, toujours en veille, l’ont rattrapé et lui ont cassé les bras, des côtes, et les machoires. Epuisé, il se traîne chez Lucien[2] qui parvient à l’amener à l’hôpital de Tuléar (env. 5 h de pistes affreuses). Les médecins sont pessimistes, mais Lucien ne peut attendre, il rentre à la maison d’accueil de son ONG. Il ignore la fin de Totsi.

Quelques mois plus tard, une vieille femme vient le voir : il la reçoit, elle lui offre un poulet (bio, bien sûr) et le remercie, car son fils est guéri. Et, pour faire bonne mesure, elle lui remet un paquet emballé dans du papier journal : c’est le rubis, que Totsi lui donne !

Lucien l’a fait monter en chevalière, ça lui va très bien.


Le mot de la fin


Les « petites histoires » illustrant le détresse de ce pays rempliraient 20 pages : le taxi-brousse qui part avec 2 heures de retard ; l’avenue de l’Indépendance à Tananarive, dont les plaques portent encore le nom de juin 1944 : av. de la Libération, et qui aboutit à une gare superbe, mais désaffectée et interdite au public. Des mendiants, des colporteurs de pacotille partout…
Mais il reste LA JOIE DE VIVRE et LA GENTILLESSE. Les doctrines bouddhiques et chrétiennes enseignent que la pauvreté (peut devenir, si elle est consentie) source de joie ; que posséder n’est pas tout. La Fontaine a également parlé d’un savetier et d’un financier…François d’Assise, ou mère Térésa, ou Gandhi sont des exemples célèbres ; la vie dans l’île aux Lémuriens est moins connue. Sans doute également , les habitants n’ont-ils pas le choix, comme les précédents : mais elle prouve cette vérité. La joie éclaire le fond de beaucoup de regards. En Europe, bien des familles possèdent 2 voitures, 3 télévisions, 5 téléphones (insup)portables, des microordinateurs, mais les yeux sont éteints et le moral angoissé.



Jango & Robert Gault














[1] 1€ = 13.500 francs malgaches (FMG), le salaire mensuel est donc de 18 € environ ; un litre de gazole coûte 0,5 €

[2] le prénom a été changé