"Le sud est le terminus de tous les déchets toxiques, restes inutiles, lie de la production. Si les déchets hors contrôle - selon Legambiente- étaient mis en un seul tas, cela ferait 14 millions de tonnes, pratiquement une montagne de 3 hectares à la base, montant à 14.600 mètres. (...) Les clans de la région de Naples (...) ont encaissé en 4 ans 44 milliards €. (...) Dans la région de Giuliano, on a découvert une grotte abandonnée, totalement remplie d'ordures. La quantité déversée correspond à la charge de 20.000 poids lourds, mis bout à bout, cela ferait une file de Naples à Milan. (...) Les campagnes de Naples et Caserte sont des archives vivantes de l'industrie italienne. En visitant les décharges et les grottes, on voit le destin des produits industriels pendant des décennies. (...)
Un jour qu'un agriculteur labourait le champ qu'il venait d'acheter, le moteur de son tracteur peinait comme si la terre avait été particulièrement lourde. Soudain, du papier en lambeau sortit du côté du soc: c'étaient des sous, des milliers de billets de banque, des centaines de milliers; le paysan jaillit de son tracteur et se mit à les ramasser frénétiquement. Malheureusement, ils avaient été décolorés et déchiquetés: billets de la Banque d'Italie, tonnes de ballots sortis de la frappe; le temps de la lire italienne se terminait sous terre, les déchets de vieux papier monnaie libéraient leur plomb dans un champ de choux fleurs. "