mardi 10 février 2009

Gastronomie italienne (3)

L'Italie dans son Histoire magnifique n'a pas manqué de cours princières, royales, pontificales, ni de riches banquiers ou condottiere... et pourtant, sa cuisine n'en a pas gardé le souvenir, elle n'a pas cet objectif socio culturel ambitieux de la table française.
Jusqu'à une date récente, en effet, notre manière française de recevoir à table était -me semble-t-il - imprégnée des traditions de la grande bourgeoisie parisienne, elle-même républicaine certes, mais se souvenant des fastes de Versailles ou des Tuileries. A l'instar de notre régime politique qui est "une République monarchique" , notre cuisine reste 'quelque part' aristocratique et élitaire. Et gourmande.
Je suis obligé de vous dire, cher ami lecteur, que la cuisine italienne me paraît à la fois amicale, généreuse, pleine de soleil c'est entendu, mais aucunement héritière des Grands de son Histoire; ce sont les gens normaux qui ont gagné. Peut-être faut-il voir ici la tradition profondément républicaine des villes italiennes médiévales, qui avaient tôt conquis leur autonomie face aux seigneurs féodaux: les Italiens mangeraient aujourd'hui encore comme les libres citoyens de Gênes, Amalfi ou Venise... comme les marchands, les marins, les soldats, les artisans du Moyen Âge... ils mettent leur argent dans ce qui se voit (l'Art, les habits, aujourd'hui les voitures), ou dans ce qui dure (l' Église, ou les bâtiments).
Une 'aile de raie sauce gribiche' n'intéresse pas. E basta.
"dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es".

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