Cher ami, c'est de Rabat que je vous écris, pour vous partager ma surprise devant les manifestations de piété dans la vie publique.
Dès l'arrivée à la gare de chemins de fer, au débarqué de l'aéroport, on peut lire de nombreux panneaux en arabe et en français, indiquant la sortie, les toilettes, le quai, et la salle de prière: quoi de plus normal que de prier avant de monter dans un train?
Je consulte un horaire, fort bien fait: il est expliqué que le service changera avec le mois de Ramadan (8 août au Maroc) et que de nouveaux horaires seront communiqués. La vie publique est en effet bouleversée par les modes alimentaires , et la vie nocturne est pendant cette période "un beau ramdam".
Enfin, mon collègue marocain: intelligent, fin, bon coeur, connaissant très bien son sujet... nous sympathisons et je le rejoins ce soir dans son bureau, pour pointer un projet de convention.
Tout à coup, il disparaît: je me retourne, et comme il a confiance en moi (je lui ai avoué mes activités du dimanche matin), il a sorti son tapis et ... prie vers la Mecque la prière de l'après midi (équivalent de nonne des bénédictins). Il ne se cache pas. Je vois, mais ne fais aucune remarque. Mais trois phrases plus loin, je le tutoie.
Bref, il ne s'agit nullement de fondamentalisme, il s'agit de forte conviction.