dimanche 12 août 2007

De l’amitié

« Nous aimons chez nos amis , ce qu’ils aiment en nous », aurait dit Sacha Guitry (à moins que ça ne soit Anouilh, ou Cocteau…).
Il y a du vrai là dedans, que je formulerais un peu différemment toutefois.
Un ami véritable nous aide à voir en nous (ou en lui), ce que nous voyons difficilement. C’est pour lui (pour elle) naturel, il le fait sans effort. Il nous aide éventuellement à nous avouer à nous même, ce que nous évitons, ou ne faisons que sentir confusément. Il dit ce que nous ne savons pas penser, mais il le dit avec nos propres mots … il nous rappelle ce que nous annoncions il y a 20 ans, qui avait sonné vrai dans son cœur (alors que nous l’avons oublié depuis longtemps).

Un ami aime des qualités que nous ne voyons pas, ou que nous minorons, parce que précisément, on peine à se voir tel qu’on est. (Et seuls les miroirs nous font voir notre main droite, du côté où se trouve la main gauche de nos interlocuteurs : donc même un miroir nous renvoie une mauvaise image !). Il saura pointer nos défauts, avec un peu de la complaisance que nous mettons à les pointer nous même, si nous voulons tant soit peu nous examiner. Mais puisque ces défauts le gênent à peine plus qu’ils ne nous gênent nous-mêmes, il le fera avec mesure.

Un ami, par sa façon d’être, signifiera : « avance au large » (ou : « sors de toi même »). Un ami ne cherchera pas plus à nous posséder, que nous cherchons à le posséder, ou à nous posséder nous même : il ressent / elle ressent, il parle, et cela suffit.



Evidemment, ces traits peuvent s’appliquer à l’Epouse, ou … à Dieu lui-même.

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