dimanche 12 août 2007
Un psaume de parfumeurs ?
Le ps. 132 (133) évoque la joie « pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ; on dirait un baume précieux, un parfum sur la tête, qui descend sur la barbe d’Aaron, sur le bord de son vêtement ». (Certaines traductions parlent d’une huile qui descend…) Jusqu’à présent , je trouvais cette image peu plaisante, voyant par la pensée des auréoles glauques sur de beaux habits… Mais voilà que j’ai fait à Grasse avec des amis une visite à thème : le parfum. Il y fut question de Patrick Süsskind, mais pas seulement. Et j’ai compris. Cette image est empruntée aux usages du Proche Orient antique. Car les Egyptiens attribuaient 3 fonctions au parfum : · le lien avec la divinité (ex. : encens) · la séduction de nos semblables (ex. : musc) · la lutte contre la maladie (ex. : camphre) Ils fixaient (déjà) les parfums sur des corps gras (cela se pratique encore aujourd’hui, c’est l’enfleurage ; et l’on sait aussi qu’une viande persillée [finement parsemée de graisse] est plus savoureuse qu’une viande maigre.) Ensuite, ils donnaient au corps gras une forme de petit cône ; et ils plaçaient le cône sur la tête, au sommet de la perruque : au cours du repas, ou de la fête, le cône fondait et en libérant ses matières odorantes, embaumait la personne et ses proches. Le psalmiste évoque donc une situation de joie, où le président de la fête répand autour de lui une ambiance odorante et apaisante. Il conduit l’assemblée vers Dieu (Aaron est grand-prêtre), il unifie son entourage, et peut-être même chasse-t-il les miasmes infectieux. Bref, pour réduire son déficit, la Sécu ne devrait-elle pas vendre des parfums ?
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