(Petite histoire vécue par un délicieux collègue, à l’attention des gens pressés).
Nous sommes en Afrique sub sahélienne, et Jean voyage d’une ville à une autre avec le bus d’une ligne régulière. L’aller se fait de jour, à vive allure, et Jean arrive tôt à destination.
Ses affaires faites, il songe au retour : même compagnie de transport, même trajet, mais de nuit. Changement total : le chauffeur ne se décide pas à partir , puis il tarde, puis il lanterne. Les 2 Blancs, dans le bus bondé, pestent contre l’Afrique et ses insupportables défauts. Un universitaire noir, gagné sans doute à la culture de l’efficacité des Européens, est également furieux .
Les autres passagers « prennent les choses avec philosophie » : le bus s’arrête ici, les gens mangent une grillade là… un peu plus loin, on se désaltère… bref, au lieu des 4 heures de l’aller, il faudra toute la nuit, et l’on arrivera en compote à Bamako. Un vieux voisin de Jean, calme et serein, lui dit : « L’important n’est pas d’aller vite, ce qui compte, c’est d’arriver ! ». Etrange remarque… Jean opine prudemment de la tête, mais doute de ce bon sens facile.
Le temps passe, quand dans une côte où le bus trainaille, un gros camion double avec violence. Arrivé au col, le bus entame la descente ; et là, c’est le choc : un peu plus bas, une « splendide » gerbe d’étincelles illumine la nuit.
Le camion a percuté un véhicule qui montait en sens inverse, tous feux éteints.
Jean était heureux d’arriver sain et sauf à l’aube… Le bus était effectivement à bon port, et entier !
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